Etronnement

A peine René et Jean-Pierre (sous-métropolitains accessoires mais fort utiles à Phiphi) s’étaient-ils extraits des eaux purifiées du Lez que se produisit la catastrophe qui faillit bien provoquer la ruine de cette charmante station balnéaire où tout n’est que luxe, calme et volupté.

Palavas-les-Flots.

Un banal orage estival comme il s’en produit si souvent aux alentours du 15 août.

Quelques ondées si modestement diluviennes.

Et voilà que le nec plus ultra des stations de retraitement des eaux usées faillit à sa mission.

Voilà que Mareva (tel est le nom de la station) renvoie dans le Lez tout ce qu’une Métropole lui confie aux fins de quasi purification.

Quarante-huit heures avant l’Assomption !

La Vierge, ici, n’a pas accompli de miracle.

Peut-être que tout là-haut, assise sur les genoux de Dieu le Père, fut-elle le témoin de ces rejets intempestifs ?

Si oui, pourquoi ne leva-t-elle pas le petit doigt ?

Car du côté de René et de Jean-Pierre, il ne resta, l’orage apaisé, qu’à constater les dégâts.

Dont l’étronnement des plages de Palavas-les-Flots.

Un étronnement qui s’accompagna de tous les menus résidus pas si urbains que cela.

Ceux dont les touristes venus goûter au luxe, au calme et à la volupté se priveraient volontiers.

La fréquentation des flots de Palavas fut illico interdite par les services de l’Etat-Mère.

Le Calamiteux Pouêtepouête, toujours maire de la cité, ne composa pour la circonstance aucun des alexandrins boiteux dont il est coutumier.

Non.

Il sollicita l’aide du Mistral, un ventelet venu du Septentrion et qui repousse vers le grand large tous les produits infréquentables par le commun des baigneurs.

Tant et si bien (et mieux encore) que les services de l’Etat-Mère ont annulé ce samedi midi leur interdiction de fréquenter les flots de Palavas.

Puisque le ventelet a accompli sa mission.

Il reste désormais à René et à Jean-Pierre à réenfiler leurs maillots de bain respectifs et à s’immerger dans ces flots désétronnés afin de démontrer que leur œuvre commune s’accomplit dans l’intérêt des habitants des territoires concernés par ce regrettable incident.

Il me reste, et pour conclure, à saluer l’exceptionnelle compétence de ce substitut du service public qu’est Veolia.

Veolia qui joua un rôle majeur de la conception de Mareva (du moins si ma mémoire ne m’abuse pas).

Veolia qui reste un partenaire majeur des Zélus Métropolitains dans la gestion et le fonctionnement de cette station de retraitement de nos eaux usées (mais peut-être le sont-elles un peu moins que la dite station ?).

L’inégalable savoir-faire de Veolia !

Nimbé des délicieux remugles de merde.

Qui sont aussi ceux de l’argent.