Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Comédies
24 août 2020

Palavazouillerie

Gustave_Courbet_-_Le_bord_de_mer_à_Palavas_(1854)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Du sang.

Qui s’écoule parmi les caniveaux palavasiens dans les profondeurs desquels il imbibe des piles d’invendus de la Bayletterie.

Dans une cité d’ordinaire si paisible, où tout n’est que luxe, calme et volupté.

Une cité dédiée estivalement au tourisme, et qui propose à la fois le nécessaire et l’accessoire à tous ces braves gens venus d’ailleurs indéfinissables.

Une cité en sursis, certes, tant il paraît avéré que le réchauffement climatique l’engloutira, avec l’inexorable montée des eaux de la Méditerranée, comme le fut bien longtemps avant elle Ys, la légendaire ville bretonne.

A une nuance près : il ne s’écrira ni conte ni légende sur l’engloutissement de Palavas et de son Phare.

Nul ne se souviendra qu’un Calamiteux Pouêtepouête y composa des poèmes aux alexandrins bancals, des poèmes qu’il publia dans l’opuscule municipal dont il fut à la fois le rédacteur en chef et la toute petite main.

Palavas et le néant.

Le regard de Courbet, Courbet droit debout sur une dune, contemplant l’immensité marine.

Un retour à l’éternité minérale.

Quelques dalles de béton, héritage de la brève splendeur du paradis du tourisme au rabais, des dalles bousculées par les tempêtes, à demi enfoncées dans le sable et peuplées de moules et de berniques.

Le sang de l’été  2020 à tout jamais effacé.

Mais qui afflue aujourd’hui encore dans les pages de l’édition locale de la Bayletterie.

 

Laquelle Bayletterie publie chaque Manchedi un supplément destiné aux touristes d’avant la catastrophe finale.

Ce cahier Midi Vacances l’hebdo est une belle occasion… de rappeler à tous ceux qui en douteraient, ou ne le sauraient pas encore, combien passer l’été chez nous est une véritable chance…

Dixit Olivier Biscaye (caye, caye, le voyage est fini, d’ailleurs j’ai horreur de tous les flonflons, de la valse musette et de l’accordéon !), directeur de la rédaction.

Lequel directeur, en son édition du Manchedi 23 août, suggère à ses lecteurs de ne point sombrer dans le doute.

Mieux connaître le Cirque.

Celui de Navacelles.

Où les vacanciers sont conviés à participer à des balades thématiques gratuites destinées à mettre en valeur la grande richesse écologique et paysagère du site.

Des balades programmées les 4, 6 et 11 août, mais annoncées dans un journal paraissant le 23 août.

Cherchez l’erreur !

Il est vrai qu’Olivier  Biscaye a fort à faire.

Des petites annonces « Détente » jusqu’aux nuits libertines, sa rédaction se mobilise en effet sur les fronts les plus épanouissants de la vie par ailleurs si morose des touristes qui ont choisi de séjourner en cet été 2020 dans le Languedoc.

 

Je viens de me confronter à la bien belle et si symbolique image du nouveau Bourgmestre de Montpellier prononçant un discours sous la statue de Jean Jaurès.

Fin juillet.

Puisque Jaurès fut assassiné le 31 juillet 1914, quelques jours avant que ne débute la plus abominable boucherie qui mit sans dessus dessous les peuples allemands et français.

Je prendrai le temps d’écouter ce discours dans sa totalité.

Mais d’ores et déjà, les quelques phrases que j’ai entendues font naître en moi la plus extrême des réserves.

Il me semble en effet que ce nouveau Bourgmestre, qui s’affiche socialiste (et qui le reste peut-être bien qu’il fut tout au long de sa jeune carrière politique d’une inébranlable fidélité envers les Solférinistes), reste arrimé à une vision passéiste de l’histoire de la gauche et de ses successives unions sans avenir ni les unes ni les autres.

Publicité
Publicité
Commentaires
Comédies
Publicité
Archives
Newsletter
Publicité