Néantisation

Le palavasien de souche tout autant que celui qui venu d’ailleurs s’est résigné à s’enclore dans le béton dont l’éternité n’est que très provisoire, l’un et l’autre ne cessent de mettre en exergue un masochisme bon enfant : lire et relire les alexandrins béquillards que le Calamiteux Pouêtepouête compose à la façon, prétend-il, des Poètes de la Pléiade.

Le palavasien de souche et celui qui s’en est venu d’ailleurs avorter ses médiocres rêves derrière les murailles de béton, ces deux-là sont condamnés, depuis hier soir, à subir durant six longues années les resucées des poésies mirlitonneuses que le vieil homme finissant cent fois sur le métier remet sur son ouvrage afin d’atteindre à la plus sublime des imperfections littéraires.

En ce dimanche de Pentecôte, avec le concours de l’Esprit Saint, l’autrefois agent immobilier a terrassé l’hydre.

L’hydre à tête de chiot même pas sevré.

Soit donc une hydre à une seule tête.

Rien de très glorieux.

L’usage si bien rôdé du clientélisme face à un concurrent empressé de récupérer au plus vite l’héritage.

Le combat frelaté opposa deux féaux de Nicolas.

Grand bien fasse au palavasien de souche et à celui qui s’estivale au cœur de ses inconséquences bétonnouillantes !

Les flots réduiront un jour ou l’autre à néant la si peu avenante cité de Palavas.

Je n’invente rien : l’annonce de la néantisation à venir fut faite dans une minuscule salle du musée fourre-tout où nul ne se hasarde fredonner certaine chanson de Tonton Georges.

Le Calamiteux Pouêtepouête n’est donc qu’une préfiguration de cette néantisation.