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9 décembre 2020

(re)J+40

la-ville-de-paris

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les oiseaux du jardin ignorent la reconfinitude.

Rouges-queues et rouges-gorges, mésanges et moineaux, pies et tourterelles, tout ce beau monde fait preuve d’une insouciance coupable.

Pourquoi se gêneraient-ils ?

Les oiseaux du jardin ne sont pas des Veaux.

D’une part, ils ne bousent pas.

Et puis, au nom de quel édit royal les milichiens exigeraient-ils de leur part la présentation d’un Ausweis ?

Les oiseaux du jardin (qui par ailleurs sont de grands voyageurs) ont appris depuis fort longtemps que le pays des Franchouillards était le seul, en Europe, à imposer à ses sujets cette présentation d’une telle attestation aux représentants des forces supplétives dont la mission vise à terroriser le Peuple et à le soumettre à un joug prédictatorial.

Ce matin-même, la dame au balcon qui surveille mes allers et venues fredonnait la vieille rengaine :

Foutriquet, nous voilà, devant toi,

le Sauveur de la France…

Ca marinasse.

Frontalement.

Nation cacochyme qui, depuis que je la fréquente, n’a jamais cessé de s’inventer des Sauveurs.

Des Sauveurs Suprêmes.

J’eus d’abord droit, nourrisson gavé aux rutabagas, au Général.

De Gaulle.

Par deux fois.

Dont la seconde me conduisit à m’enclore à l’intérieur d’une cellule et à partager la destinée de celles et ceux qui étaient censés lutter pour l’émancipation des damnés de la terre.

Dix ans, ça suffit !

Non, ça n’a jamais suffi.

Jamais.

De Pompidou en Jichequart Déchethym, de Mit’rand (ainsi disait Georges) en Chirac, de Sarkozy en Hollande (toujours la même autoroute, via Bruxelles), et puis pour couronner le tout, Foutriquet 1°, l’Enarchiant préféré des Banquouilleurs, longtemps couvé par François le Batave.

Cinquante ans, et ça ne suffit toujours pas.

Les Veaux en redemandent.

Des Monarques à trois francs six sous.

Des Sauveurs Suprêmes qui n’ont qu’eux-mêmes à sauver du désastre.

Comme pour expier le Régicide.

La tête coupée.

Un peu de sang Ségolène absorbé par la sciure.

Ah ! ça ira, ça ira, ça ira !
Les aristocrates à la lanterne,
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira !
Les aristocrates on les pendra !

La nostalgie.

Qui conduit les Veaux à installer sur le Trône des moins que rien incapables d’exprimer ne serait-ce qu’un peu de gratitude à ce Peuple qui les fait Rois.

Alors que ce Peuple est, c’est bel et bien écrit dans les textes sacrés, le seul Souverain.

Les Rois sont donc des Usurpateurs.

Mais les Veaux aiment se camoufler sous l’aile protectrice des Aristocrates (dont le noyau central est constitué de la multitude des Enarchiants formatés non pas pour servir son Souverain, le Peuple, mais les Puissants qui attribuent aux membres de sa caste les sinécures dont ceux-ci changent au gré des fantaisies de leurs Maîtres).

Cinquante ans que ça dure, et ça ne suffit toujours pas.

Je déchire puis jette au beau milieu des flammes les documents qui m’attribuent une appartenance.

J’ai hâte de n’être plus rien.

Afin de ne rien connaître de la suite dont je pressens qu’elle débouchera sur la pire, la plus violente des régressions sociales.

Foutriquet 1° prétend offrir aux Veaux un tout neuf et donc rutilant porte-avions.

Nucléaire, affirme-t-il.

Puisque le nucléaire, c’est clean.

Barbara, sa Chambellane chargée de l’Ecologie, lui aurait suggéré d’édifier le Redoutable rafiot selon les technologies de l’autrefois.

Le recours à la seule force motrice du vent.

Donc les voiles.

Mais Foutriquet 1° n’en démord pas : il incarnera dans l’Histoire la seule modernité qui vaille, celle qui ne préconisera pas le retour à l’usage de la lampe à huile.

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