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31 mai 2021

Déjections

merde

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est une rue.

Elle descend en pente douce depuis l’avenue de la Mort Subite jusqu’au blockhaus où une famille de petits épiciers lillois – les Mulliez - tente de séduire une clientèle de prolétaires elle qui, n’ayant d’autre opportunité, s’est enclose à l’insu de son plein gré dans des niches de bétons, lesquelles se juxtaposent et s’imbriquent les unes dans et sur les autres.

C’est une rue.

Urbaine.

Une rue dotée, droite et gauche, de deux trottoirs.

Deux trottoirs sur lesquels il est difficile de trottiner dès lors que l’on est un piéton hors d’âge.

Ce qui est mon cas.

D’autant plus difficile que quelques chiens du quartier ont opté pour ces espaces exigus et donc discrets afin d’y abandonner leurs déjections.

Lesquelles déjections obligent le vieux marcheur à effectuer des zag autant que des zig s’il veut éviter d’écraser sous ses semelles ces pauvres choses révélatrices des maltraitances alimentaires infligées aux malheureux quadrupèdes par de braves gens (qui font l’acquisition chez les petits épiciers lillois des croquettes, lesquelles après a     voir été effectivement croquées se transformeront peu à peu en étrons glaireux dans les intestins des gentils toutous).

Vous me rétorquerez, ainsi que le fit hier l’une de mes connaissances, que l’indélicate présence des déjections sur un trottoir, relève d’abord et avant tout de la responsabilité du ou de la propriétaire de l’animal qui, lui, déféque en toute innocence.

C’est vrai.

Mais qui donc, au bout du compte, assume l’entretien de l’espace public, si ce n’est de la Puissance Publique ?

Voilà douze jours que le trottoir gauche qui borde la rue conduisant jusqu’au blockhaus où officient les petits épiciers lillois s’ornemente d’un chapelet d’étrons glaireux.

Certes aujourd’hui desséchés, ratatinés, mesquins.

Mais qui tout de même affligent la beauté du paysage urbain.

Les nettoyeurs des rues les ont ignorés, tout comme ils ont ignoré les deux masques abandonnés sur l’autre trottoir – celui de droite – par un couple de fêtards qui avait sans doute cru que venait de sonner l’heure de la fin du carnaval.

Je comprends le manque de réactivité du nouveau bourgmestre de Montpellier.

Son temps est compté : bourgmestre, président de la métropole, enseignant, mais aussi hôte de notables solférinistes.

Oui.

Deux visiteurs de marque.

François le Batave.

Anne H.

Deux candidats à l’accession au Trône.

Qui effectuèrent un détour par le chef-lieu du canton de la partie orientale de la région occitendue.

Alors, le décompte des quelques étrons hier visqueux et aujourd’hui desséchés ne peut être considéré par le nouveau bourgmestre comme une priorité.

Surtout dans cette rue quasiment anonyme qui descend en pente douce depuis l’avenue de la Mort Subite jusqu’au blockhaus où officient de petits épiciers lillois.

 

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