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Comédies
15 octobre 2013

Débandade

La débandade.

Si prévisible que je suis étonné que d’autres s’en étonnent.

Le lent, l’inexorable glissement, sur l’échiquier politique, vers la droite extrême, produit ses effets délétères.

Et je suis hélas prêt à parier que le processus est loin d’avoir atteint à son achèvement.

La guerre des idées s’est provisoirement (du moins je l’espère) achevée sur une débâcle de la gauche, de toutes les gauches.

Notre Batifolant Monarque achève quant à lui l’entreprise de démolition initiée par ses prédécesseurs et accélérée par l’Irascible Tonitruant.

Il est donc stupide de geindre sur l’irruption des nuées marinasseuses.

Lesquelles ne restent pas confinées dans un recoin de la campagne varoise mais se sont bel et bien étendues à la quasi-totalité du pays.

Hollande et ses sbires sont les premiers responsables de ce climat détestable et de sa constante aggravation.

Ils sont les premiers responsables car ils n’auront rien fait d’autre que de poursuivre les politiques libérales qu’ils feignirent de condamner lors de la campagne électorale, une campagne dont la perspective ne fut évidemment pas le changement mais bel et bien la seule conquête du pouvoir.

A peine moins cynique que l’Irascible Tonitruant, le Batifolant Monarque administre la preuve que les valeurs qui furent le socle commun à toutes les gauches lui sont étrangères.

La semaine qui vient de s’écouler ne fut-elle marquée non seulement du sceau des fermetures d’entreprises et de multiples licenciements, mais aussi celle de la violence exercée par l’Etat à l’encontre de celles et ceux qui usèrent de leur droit le plus légitime, le droit de manifester ?

Est-on de gauche lorsque l’on accorde à un Préfet, comme à Rennes, le pouvoir d’ordonner à des Chiens de Garde de charger des salariés en colère contre le sort que leur réserve des Médéfieux ?

Est-on de gauche lorsque l’on se soumet aux exigences des mêmes Médéfieux ?

Est-on de gauche lorsque l’on se refuse de condamner les propos proférés par le Grand Chef des Argousins, propos qui stigmatisent quelques milliers de damnés de cette terre qui tourne en dépit du bon sens ?

Est-on de gauche lorsque l’on ferme les yeux devant l’ignoble spectacle de la destruction de ces camps où tous ces damnés-là camouflent leur misère ?

Est-on de gauche lorsque l’on s’insinue par la porte de service afin d’obtenir un strapontin dans les salons feutrés où la Compagnie des Puissants dirige le Grand Désordre Capitaliste ?

Est-on de gauche lorsque l’on ne s’indigne que du bout des lèvres au terme du macabre décompte des cadavres de Lampedusa ?

Est-on digne de Jaurès ?

Ou n’est-on que l’indignité ?

J’entends par là que le Peuple n’est pas dupe.

Le Peuple sait que tant de ceux qui gouvernent ne lui manifestent ni le respect ni l’attention ni la protection qu’il est pourtant en droit d’exiger.

Il sait qu’il est trompé, berné, floué, considéré comme quantité négligeable par tant de ceux qui gouvernent.

Passe encore lorsque la droite est à la direction des affaires du pays : le Peuple est sans illusion sur la droite.

Mais lorsque la gauche gouverne, lorsqu’elle dispose de la quasi-totalité des leviers de commande, le Peuple, Lui, est en droit d’exprimer ses exigences.

S’il n’est pas entendu, si ceux qui gouvernent vont à l’encontre de leurs promesses, de leurs professions de foi, alors le Peuple fait entendre son indignation.

Je ne justifie pas l’immersion dans les marinasseries.

Elles m’inquiètent et me révulsent tout à la fois.

Mais je comprends.

Je comprends que les renoncements successifs, les trahisons, les coups fourrés, les médiocres retournements, oui je comprends que tout cela nourrisse l’exaspération, les frustrations, la colère.

Lorsque la gauche calque ses pas sur ceux de la droite.

Lorsqu’elle justifie son incurie derrière des arguments empruntés au bréviaire des tenants du Grand Désordre Capitaliste.

Elle pousse alors le Peuple dans les bras des ennemis du Peuple.

Le problème ne tient-il pas, pour ceux qui gouvernent depuis dix-huit mois, dans leur ignorance du sens de l’adjectif qui qualifie pourtant encore leur parti ?

Un adjectif qui est aussi un nom commun, mais un nom empreint d’une grande noblesse.

Socialiste.

Ce que tant de prétendus socialistes ont oublié.
Mais qui gouvernent en s’affublant de ce mot-là.

Ce qui est comble de l’indécence.

Qui sert cependant les intérêts particuliers de ce Front que je me refuse à qualifier.

 

A Voce Rivolta !

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