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22 août 2012

Caniculisme

Quoi qui nous attend ?

Hein, mon François, ta Majesté ?

Je dépressionne par anticipation.

Sans une seule pastille de prozac à me mettre sous la langue.

Trop cher, le prozac.

Je dépressionne par anticipation.

Après avoir lu les si sombres prévisions évoquées dans le Libé de ce jour.

Plus d’impôts à payer, y compris sous les formes les plus sournoises.

Des revenus amputés.

Donc des menus allégés.

Du moins je le présume.

Mais rien qu’à amalgamer ces quelques mots-là, je dépressionne encore plus.

Mon cerveau n’est déjà plus qu’un cloaque au sein duquel chacun de mes neurones évolue en totale autonomie.

D’où les multiples incohérences de ma pensée, celles que soulignent (ou surlignent) les plus fidèles de mes amis.

Incohérences aggravées par les caniculaisons qui me réduisent à l’état d’ectoplasme.

De mes aisselles jusqu’aux recoins les plus obscurs de mon anatomie ruissellent des filets d’eau saumâtre.

Je peine à me tenir assis devant l’écran de l’ordinateur.

Mais je feins tout de même d’avoir foi en l’avenir.

Un peu comme le rom qui, ce matin, tendit vers moi son gobelet plastique vide.

Ce rom qui rêvait peut-être moins aux éventuelles piécettes qu’à son droit de quémander des piécettes.

Lui, l’Expulsable.

Puisque pas ressemblant.

C’est vrai, voilà que dans mon infinie confusion, j’oubliais que Jean-Marc Euro, l’inénarrable Premier Chambellan, a juré promis que pour l’emploi des roms nous allions voir ce que nous allions voir.

Et que peut-être, il nous ferait réaliser, lui, Jean-Marc Euro, d’appréciables économies en interdisant de vol certains de ces si peu fraternels charters qui sont devenus une spécificité française.

Hein, Manu ?

(Avant d’avoir feuilleté le Canard de ce jour, j’ignorais que madame Manu jouait de la grosse caisse dans l’orchestre du plus suisse des français de Belgique.)

Je dépressionne, donc je confusionne.

Je rêvais d’une belle miche de pain et d’une grande gerbe de roses.

Et voilà qu’on me laisse entendre qu’il ne me sera très bientôt concédé qu’un quignon rassis et trois tiges d’ortie.

Mon futur quotidien.

De qui mitonner un maigre potage.

A moins que l’intervention des Empourprés Hexagonaux ne conduise François et Jean-Marc à me concéder quelques hosties avariées.

Celles que ne croquent plus ces impies qui fuient les offices dominicaux, overdosés de chair christique qu’ils sont, les dits impies.

Je dépressionne, donc je confusionne.

J’attends qu’une main secourable, une main amie, une main fraternelle veuille bien appuyer sur la tête du brumisateur qu’une tétonnante pharmacienne m’a présenté comme le remède miracle seul capable d’enrayer les maux que provoque la canicule.

Dix brumisateurs.

Achetés sans même négocier.

Si lourds à porter pour un vieillard qui dépressionne et qui donc confusionne.

 

Pace è Salute !

 

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