Orange pourrie
Deux malheureux et innocents têtards extirpés à l’insu de leur plein gré du marigot natal.
Errant parmi ces rues de Montpellier qui jalonnent l’avenue de la Mort Subite.
A la recherche d’une fibre optique qui avait cessé d’émettre ses ondes internauticiennes trois jours auparavant.
En vain.
Désespérés les deux têtards nés d’un croisement contre-nature entre un Orangiste patenté et une vulgaire fripouille appartenant à la famille des sous-traitants (soit donc des ilotes).
La dite fibre optique se dissimule dans un quelque part inaccessible.
Du moins inaccessible aux deux innocents têtards.
Qui renoncèrent à l’heure crépusculaire à l’accomplissement de la mission qui leur avait été confiée.
Le quartier qui jouxte, à Montpellier, l’avenue de la Mort Subite, est donc toujours privé de l’usage de toutes les fonctions des machineries électroniquantes.
Quatrième jour.
Les Orangistes s’en contrefoutent.
Leur seule préoccupation consiste à accumuler les liasses de billets de cent euros qu’ils confieront aux actionnaires dont les appétits dépassent l’entendement.
Les voici désormais transformés en téléphonistes/banquouilleurs.
Une défaillance de la fibre optique dans un quartier déshérité de la sous-préfecture occitane ne relève donc, à leurs yeux, que de l’anecdote.