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5 novembre 2016

Califat

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Ca pourrait être l’histoire d’un Mec telle qu’elle se raconte dans l’un des romans que publient les éditions de Minuit moins cinq.

Un Mec médiocrement ambitieux, mais dont les dents soigneusement entretenues ont longtemps rayé les parquets des antichambres des Palais, dans l’ombre de l’Imperator qui fut son Mentor.

Un Mec qui en voulait.

Du Pouvoir.

Et qui finit par devenir Calife à la place du Calife au lendemain d’une sorte d’accident électoral consécutif aux embûches qui parsemèrent les routes empruntées par celles et ceux qui étaient encore, à l’époque des joutes qui n’intéressaient que si peu de citoyens, ses amis prétendument socialistes (mais plus assurément affairistes).

Jubilant, en ce jour de printemps vieux de bientôt trois ans, lorsque fut scellé le sort de l’Usurpatrice, cette malheureuse femme que la quasi-totalité des résiduels solfériniens haïssait tant et plus, cette Hélène à laquelle l’Imperator n’avait confié que l’illusion du Pouvoir.

Sauf que l’Imperator cassa inopinément sa pipe, contraignant ses féaux à s’entretuer pour qui voulait récupérer une part de l’héritage.

Alors que le Mec, même médiocrement ambitieux, considérait que la totalité de cet héritage lui revenait à Lui.

Lui qui avait été si longtemps tenu dans l’ombre, réduit à l’accomplissement de fonctions accessoires.

Conseiller généreux sous la tutelle de Dédé la Science et Maire Adjoint aux peaux de lapins sous celle de l’Usurpatrice.

Si peu soucieux de la Culture ou de l’Urbanisme, au point que je me demande aujourd’hui, alors que le Mec a enfin, quoique par défaut, atteint au Pinacle, par quel miracle il parvient à traiter en phrases si définitives de sujets aussi conséquents.

Mais il est vrai que ce Mec aurait pu faire fortune sur les marchés forains en vendant des mouchoirs de Cholet et des suspensoirs de Zanzibar.

Les éditions de Minuit moins cinq ne publieront pas de roman dont ce Mec aurait été le personnage principal.

Le politique ne fait plus recette.

Ce qui conduit le Mec à prendre la plume et à raconter ses exploits quotidiens, Lui qui exerce dans une solitude absolue un Pouvoir lui-même absolu.

Pour ce faire, il a récupéré les deux magazines qui appartenaient à l’héritage, le municipal et le métropolitain (lequel, du temps de l’Imperator puis du minuscule bonhomme de Cournonsec, fut l’agglomératif).

Chaque mois (sauf le huitième), le Mec raconte son odyssée, ses rencontres, ses coups de cœur.

Chaque mois (sauf le huitième), il décrypte les décisions, édits et oukases qu’il promulgue pour le plus grand bonheur de ses mandants.

Mieux encore : il impose à ses redevables, dont certaine Fée Carabosse, le périlleux exercice de la mise en forme des flagorneries ordinaires destinées à chanter ses immenses, ses incomparables mérites.

Car sans lui, sans sa capacité à s’agiter de jour comme de nuit, Montpellier et sa Métropole ne seraient qu’un champ de ruines, une immense poubelle à ciel ouvert.

Soudeur de rails, installateur de mobilier urbain, flutiste et chef d’orchestre, adorateur de Saint Roch, maçon et plâtrier, valorisateur de déchets, Arlequin, nourrice sèche, il assume toutes les fonctions vitales au sein de la Cité.

Grâce à lui (et aux deniers publics), la Grande Pouffiasserie, autrement dit « l’élection » de miss France,  réjouira le cœur (à défaut de l’esprit) des montpelliéraines fort mal informées sur ce que furent les combats féministes.

Comme il n’a pas encore atteint au niveau de notoriété à partir duquel serait envisageable une prolongation de son règne, il a mis en demeure ses communicants de parsemer ses magazines de reflets quadricomiques de sa noble et preste personne.

Son nom s’écrit au bas de l’annonce de n’importe quel évènement.

En lettres majuscules.

Avec un rappel de ses hautes fonctions.

Lorsque vous ouvrez l’un ou l’autre de ces deux magazines, vous pensez y découvrir des informations.

Funeste erreur !

Vous subissez la propagande mitonnée par des communicants qui n’ont pas reçu mission d’informer mais de chanter la gloire de Celui qui pourtant ne fait rien d’autre que de mener une politique fortement droitière.

Ni débats ni confrontations.

Un habile camouflage de données auxquelles les dits communicants confèrent  toutes les apparences de l’objectivité. 

Alors qu’il ne s’agit que de laisser croire.

A quoi se résume la pensée politique du nouveau Calife.

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