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27 octobre 2016

Déraison

Montoiremaxi

 

 

 

 

 

 

 

 

Mon antre n’est pas une caverne.

Même si je me contente d’observer les reflets qui parviennent jusqu’à moi, les reflets du monde tel qu’il, paraît-il, s’est transformé.

Ce dont je ne suis pas certain, moi qui m’efforce de ne pas me laisser abuser par les apparences, puisque la vision du réel m’est en permanence imposée par des machineries pilotées par des apprentis sorciers dévoués à la défense de la cause des Puissants.

Bien que je me tienne éloigné de ces machineries, leur incessant ronronnement finit tout de même par s’insinuer en moi et parvient très probablement à corrompre et altérer mes facultés.

Même si je fais usage des quelques antidotes que tentent d’inoculer des hommes et des femmes qui, eux aussi, n’ont aucune envie de sombrer dans la renonciation de ce que furent les utopies qui nourrirent tout au long du siècle défunt l’action des partis politiques qui se situaient alors sur le côté senestre de l’échiquier politique.

Le matraquage est incessant.

Il dure depuis trente ans dans ce pays où le hasard me fit naître.

Il relaie celui qu’instaurèrent bien plutôt les Puissants qui règnent sur les pays anglo-saxons.

Ses effets sont quantifiables.

L’état de délabrement de la Médiatouillerie, sa soumission aux exigences des Arnault, Bolloré et consorts en témoignent.

La fréquentation des lieux où s’exprime la pensée des citoyens, parmi ces réseaux dits sociaux, dans la multitude des fèces de boucs permet de comprendre que la gauche n’est désormais plus qu’un cadavre dont la décomposition s’accélère.

Puisque, sur ces réseaux dits sociaux, je ne « fréquente » que des femmes et des hommes qu’en d’autres temps j’aurais qualifié de progressistes.

Et que cette « fréquentation » m’autorise à affirmer que le matraquage a bel et bien produit les effets espérés par ceux qui en furent les Initiateurs.

J’en tire, un peu hâtivement peut-être, que des derniers ont définitivement gagné la guerre idéologique.

Et donc qu’il ne m’est plus possible de me voiler la face, de feindre de croire que sur le court et le moyen terme, les rapports de force seraient susceptibles de s’inverser.

La régression est en marche.

Et cette régression révèle l’ampleur du triomphe des légions inféodées au capitalisme.

Ce qu’il subsiste de ce qui fut la gauche ne survit que dans quelques poches de résistance, si éloignées les unes des autres qu’elles sont dans la quasi impossibilité de communiquer entre elles, bien qu’elles fassent usage des nouveaux outils de la communication.

Les autres, par bataillons entiers, se sont rendus à l’ennemi.

Assommés par la propagande qu’ils confondent, aveugles qu’ils sont, avec l’information, ils ânonnent les phrases rituelles destinées à camoufler leur honteuse capitulation.

Il leur arrive parfois de manifester par des réactions instinctives comme des survivances de leurs rêveries qu’ils qualifient désormais d’anachroniques.

Mais ils sont déjà prêts à se ranger derrière les oriflammes du capitalisme triomphant et de ses capitaines pressés d’en finir avec les dernières survivances des Lumières.

Enrôlés parmi les mercenaires de l’ordre nouveau (qui n’est qu’une résurgence de l’ordre ancien), ils ne dissimulent pas le mépris qu’ils vouent aux ilotes, lesquels sont confinés au profond des quartiers où ces foules d’exilés n’ont d’autre recours que de cohabiter avec la vermine.

Le recul dépasse l’entendement.

Au plus profond de leurs ténèbres, ceux-là qui étaient censés créer un monde meilleur, un monde de justice et de fraternité, ceux-là se contentent désormais des miettes que leurs concèdent leurs nouveaux Maîtres.

Ils chantent les vertus des Tribuns et des César de pacotille qui guideront leurs pas chancelants vers les abîmes.

Mais ils sont.

Tant et tant.

Ils sont.

Sans les autres.

Avec si peu de ce qu’ils furent que cela m’afflige.

Ce dont ils s’indiffèrent.

Ils ont outrepassé le sens de la Raison.

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