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18 mai 2016

Haine anti-flics?

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Diantre !

Depuis les premières heures de ce jour, la Médiatouillerie me serine cet effroyable et consternant constat : s’exprimerait en Franchouillarderie une incommensurable haine anti-flics.

Il me fut accordé, entre autres, l’opportunité d’ouïr l’un des dirigeants de ce syndicat à la dénomination si avenante, « Alliance ».

Car la Médiatouillerie ne lésine pas dès lors qu’elle a reçu mission de défendre et d’exalter les bonnes et belles causes.

Dont, et en tout premier lieu, celle des exécutants chargés de faire régner l’ordre qu’impose le fonctionnement normalisé de la Machinerie étatique.

Or, la question pour le citoyen très ordinaire n’est pas de s’intéresser à la nature de sa relation affective avec ces braves gens qu’il côtoie non seulement lorsqu’il manifeste mais qui lui sont si proches dans de multiples et autres circonstances.

Le citoyen très ordinaire n’a ni à aimer ni à haïr le flic.

Dans une République digne de ce nom, le flic devrait être dans l’obligation de servir le citoyen très ordinaire, de l’assister, de le protéger dans l’éventualité où il se confronterait à je ne sais quel péril.

Dans les tréfonds si glauques de la raie publique, le flic n’est rien d’autre que le vigile chargé d’empêcher par tous les moyens mis à sa disposition le citoyen très ordinaire d’enrayer le bon fonctionnement de la Machinerie étatique.

(A titre très personnel, en tant que citoyen très ordinaire, je n’aime pas le flic, mais je me résous à son existence.)

Le flic, même s’il milite dans l’Alliance dont je crus comprendre qu’elle penchait très fort vers l’idéologie des droites extrêmes, ce flic est peut-être en mesure de s’interroger (sans user de la gégène) sur le pourquoi de ses relations conflictuelles avec le citoyen très ordinaire.

Moi-même, par exemple.

A peine venais-je de m’extirper du ventre de ma mère que les 16 et 17 juillet 1942, de braves flics raflèrent dans tout Paris tant et tant d’enfants, de femmes et d’hommes qui présentaient tous la même et abominable caractéristique (aux yeux des occupants nazis et de leurs féaux pétainistes) : être juifs.

Direction le Vél D’Hiv, puis Drancy, puis les trains à bestiaux qui les transportèrent jusqu’aux camps de la mort.

En août 1945 (je vagissais encore et tétais toujours avec une belle ardeur le sein de ma mère), lors des combats pour la Libération de Paris, des flics se mêlèrent à ceux que pourchassaient encore leurs collègues quelques semaines auparavant.

Les Résistants.

L’histoire officielle a longtemps oublié (ou négligé ?) les saloperies ordinaires (le Vél d’Hiv, la traque des juifs, la chasse aux Résistants) pour ne retenir que les heures sublimes, celles de la Libération de Paris.

L’icône : le flic combattant boutant hors de la capitale les SS, la Gestapo et les soldats de la Wehrmacht.

Décorations et tout le tralala.

Quelques héros et tant de salauds réhabilitables.

J’ai grandi.

J’ai vu (en quelle année ? 1950 ?) des CRS courir aux trousses d’Algériens qui avaient eu l’outrecuidance de manifester dans les rues de Charleville, tout près du Vieux Moulin, là où mes furent enseignés les rudiments du solfège, dans ce qui est enfin devenu le Musée Rimbaud.

Et puisqu’il est question de l’Algérie, je ne puis oublier l’enthousiasme, la vigueur, l’allégresse, le patriotisme de tous ces braves garçons qui reçurent du si bon français Maurice Papon la mission de contenir hors de Paris les foules de manifestants algériens qui ne revendiquaient rien d’autre que l’indépendance de leur propre pays.

Le 17 octobre 1961.

J’atteignais à peine à l’âge d’homme.

Quelques centaines de cadavres.

Une paponesque bagatelle.

Absoute par le Général aux bras si longs.

Et puis, le 8 février 1962.

Charonne.

Les mêmes flics toujours au service de la même cause.

Et toujours Papon.

Et toujours Frey, le Grand Chef des Argousins.

Neuf cadavres.

Des communistes.

Neuf cadavres aux portes verrouillées du métro.

Je le concède : tout ceci, c’est de l’histoire ancienne, très ancienne.

Sauf que la Machinerie étatique a tenté et tente toujours de camoufler ou de travestir la réalité.

Sauf que les flics, lors des missions dites de maintien de l’ordre, sont restés les flics.

Sous le règne de tous les Grands Chefs des Argousins.

A commencer par l’ineffable Pasqua, homme de SAC et de cordes.

Jusqu’au Petit Bonhomme d’aujourd’hui.

Coups fourrés.

Coups tordus.

Matraques et toute la panoplie des engins grâce auxquels se perpétue la seule violence qui soit considérée comme légitime : la violence à laquelle recourt la Machinerie étatique.

Une seule exigence : faire peur.

Me faire peur à moi qui suis un citoyen très ordinaire.

Faire peur à tous les citoyens très ordinaires dès l’instant où ils formulent des revendications devant ceux qui ne les représentent pas, ceux qui se contentent d’assurer le bon fonctionnement de la Machinerie étatique.

Le flic n’existe pas pour le service du Peuple, mais contre le Peuple.

Il est modelé, façonné, instruit pour ce seul service-là.

Et les « casseurs » dont il feint de dénoncer les agissements lui sont des alliés naturels.

Les uns et les autres évoluent de concert.

Dans l’intérêt exclusif de la Machinerie étatique.

A l’encontre du camarade Renaud, je suis aujourd’hui encore absolument opposé à l’idée de faire « Alliance » avec le flic, avec les flics.

Je combats l’ordre social qu’ils ont reçu mission, eux, de défendre.

M’indiffèrent les infantiles interrogations sur la haine et (ou) l’amour.

Ne me concerne que la question de l’éventuelle utilité sociale.

Le reste n’est que poudre aux yeux.

D’ailleurs, il serait naïf et pernicieux de se voiler la face : le flic, tout autant que le militaire, exprime dans l’urne une très forte appétence pour les marinasseries.

Beaucoup plus que le citoyen très ordinaire.

Un penchant affectif qui résulte du modelage, du façonnage, de l’instruction ?

La question mérite d’être posée.

 

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