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22 avril 2020

J+37

tita

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J+37

Ausweis.

Avenue de la Mort Subite.

Quatre loulous de Poméranie effectuent une ronde, laquelle les conduit jusqu’à l’antre où se vendent ces produits dont les médicastres affirment que leur consommation serait la cause d’une multitude de cancers du poumon.

Aucun aboiement.

 

Il pleut.

Sur un mode intermédiaire, presque tranquille.

Une retenue de bon aloi dont profite le jardin.

Malgré toutes les précautions d’usage, les rainettes échappent à mes investigations.

Un rouge-queue, plus inconscient que téméraire, grappille quelques miettes de pain devant la porte de la cuisine.

Heureusement pour lui, cette porte vitrée (et fermée) le protège de l’élan de Mimine, confinée tout autant que moi.

Bec à museau, à quelques millimètres près.

Effarouché, le passereau s’envole.

Pas très loin, mais assez cependant pour faire naître de douloureuses frustrations chez la jeune chatte siamoise.

 

Je frustrationne.

Moi aussi.

 

Le monde proche n’existe plus.

Quelques berlines que rien ne contrarie dans leur course tout au long de l’avenue de la Mort Subite, hormis les feux tricolores qui persévèrent et accomplissent la mission qui leur fut attribuée.

De rares fantômes.

Engoncés dans des vêtements hermétiques contre lesquels se heurte un vent coulis venu de la mer.

Pas le moindre salutation.

Aucun signe de connivence.

Les humains régressent.

Tandis que deux chiens de je ne sais quelle compagnie se hument l’un l’autre leur fondement.

 

J’esquisse une valse.

Une valse à trois temps.

Dans les bras de Jean-Mi.

En tout bien tout honneur.

Inspiré par la Bayletterie, laquelle s’essaie d’expliquer ce que ses plumitifs n’ont pas compris : la première vague de la rentrée scolaire annoncée par Jean-Mi lui-même pour le 11 mai.

Jean-Mi n’y comprend rien.

Mais comme lui fut attribué le poste de Ministre de l’Education Nationale, le voici dans l’obligation de faire comme si.

Comme s’il y entendait quelque chose à cette réintroduction des bambins, à partir du 11 mai, dans l’univers scolaire.

Une réintroduction en trois temps.

Comme la valse.

Laquelle, dans les bras de Jean-Mi, se transforme en valse à cent temps, puis, brutalement, au gré de la fantaisie chorégraphique du ministre (ou censé l’être), en valse à mille temps.

Sur les Champs Elysées, le jour du 14 juillet.

Les Champs-Elysées où le Monarque, en tenue d’apparat, le chassepot réglementaire en bandoulière, seul, martial, descend jusqu’à la place de la Discorde tout en chantant La Madelon.

La tête me tourne, la faute à la valse à mille temps.

Un bond fantastique du 11 mai au 14 juillet.

L’été.

J’ai donc, une fois encore, franchi le cap fatidique du 6 juin.

Par anticipation, bien sûr !

 

Plus aucune nouvelle de Valls et de DSK.

Du moins à l’intérieur des périmètres restreints qui sont ceux que la confination m’autorise à arpenter.

Les cautions de l’extrême-droite du centre dit de gauche pour permettre au Monarque de donner un peu de consistance à son union nationale.

A la guerre comme à la guerre.

Deux preux chevaliers du solférinisme.

Auxquels pourrait se greffer l’ancien ravaudeur de tonsures, exilé en Corse où il exercerait, selon des sources bien informées, la médecine ordinaire.

Celle qui permet des contacts rapprochés avec le coronavirus.

Un trio vertueux qui fit beaucoup pour la gloire politique posthume de François le Batave.

 

Et la Bayletterie (bis) ?

Elle me suggère de compatir au tragique destin de Gilberte, passagère d’un navire de croisière, le Costa Deliziosa.

Son tour du monde.

Son délicieux tour du monde.

A tout point de vue.

Même pas un iceberg à l’horizon.

Non.

Juste quelques passagers clandestins, des coronavirus, qui lui ont flanqué la trouille de sa vie à Gilberte.

Sa gentille et paisible vie de retraitée.

Et donc l’errance, de port en port.

En raison du Grand Mal susceptible de se diffuser n’importe où

Des ports dont les autorités ne voulaient ni d’elle ni de son mari ni de tous les autres passagers ni même des hommes d’équipage.

Sauf que les catalans de Barcelone, eux, ont manifesté un peu d’humanité à l’égard de tous ses pauvres gens qui avaient su économiser afin de réaliser leur rêve, (tout en refusant de savoir qu’à chaque escale leur si joli navire polluait l’air que respirent les riverains).

Il est difficile de penser à tout lorsque l’on se prépare à concrétiser un rêve.

 

Avant de m’en retourner retrouver Victor et ses Misérables, je m’interdis enfin d’oublier les pertinentes analyses développées pat Yannick, un sympathique montpelliérain exilé à New York depuis une dizaine d’années. Coiffeur de son état, il réécrit l’irruption du coronavirus dans son quotidien. Raisonnable. Formaté. Nous (lui-même et son épouse) avons choisi d’être responsables, patients et optimistes.

Emouvant, non ?

 

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