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Comédies
8 octobre 2014

Feuillets épars

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Mercredi 24 septembre

 

Les effarantes et affligeantes jubilations !

La Médiatouillerie prétendument libérée, les Commentatouilleurs et les Politotologues déversent des tombereaux de lieux communs assortis de viles flatteries sur le retour si prévisible de celui qui régna de manière tempétueuse sur ce pays auquel je ne parviens plus à m’identifier.

La raie publique qui est leur tout autant qu’elle est celle des Parvenus qui constituent la médiocre classe s’étant appropriée la vie politique, cette chose infâme n’en finit plus d’exhaler d’effrayants relents, ceux qui émanent d’un corps atteignant à la phase ultime de son agonie.

Non, la presse franchouillarde n’est pas, à quelques rares exceptions près, une presse libre.

Ou, plus exactement, cette presse ne joue que d’une liberté formelle, dans l’objectif non avoué de duper ses lecteurs.

C’est une presse avachie qui ne survit que grâce aux oboles que lui consentent Banquouilleurs et Médéfieux.

C’est une presse sans grandeur ni noblesse, une presse recroquevillée, une presse soumise qui au-delà d’infimes différences d’appréciation, traduit les exigences de ses mandataires.

C’est une presse inféodée au système dominant qui œuvre pour le maintien des privilèges qu’un pouvoir prétendument socialiste concède aux seuls Puissants.

C’est une presse lèche-cul qui méprise ce Peuple parmi lesquels se compte ce qu’il lui reste de lecteurs.

C’est une presse qui suinte la lâcheté et la résignation, même lorsqu’elle s’essaie à entretenir le mythe de son appartenance à la gauche.

Le Nouvel Obs et Libé offrent, à ce titre, des exemples ô combien éloquents de cette odieuse omission.

Il est pour le moins atterrant de se confronter, pour qui comme moi aima Libé, à l’agenouillement collectif d’une rédaction devant les impératifs édictés par des actionnaires/affairistes qu’une presse libre et indépendante n’intéresse pas, dont ils ne veulent pas.

Mes vieilles tripes se nouent.

Colère.

Indignation.

Assorties l’une et l’autre d’un vrai sentiment d’impuissance, de dessaisissement de ce que, en ma très grande naïveté, j’avais cru appartenir au bien commun, de ce qui fut le bien commun des Lecteurs et qui n’est désormais plus un journal, mais un banal produit de consommation courante destiné à endormir celles et ceux qui en sont encore des clients.

 

Un vent indolent parvient tout de même à provoquer la chute des premières châtaignes. Celles qui sèchent sur le rebord de la fenêtre. Quelques cèpes ont eu l’excellente idée d’émerger sous un amas de feuilles mortes. La fricassée vespérale, accompagnée d’ail et de persil et arrosée d’un vin rouge à la robe somptueuse suffit à mes modestes besoins.

 

 

 

Jeudi 25 septembre

 

Je contiens l’émotion, de peur qu’elle ne me conduise à perdre toute raison.

Je hais le sang.

Je hais la mort.

Je hais la guerre.

Il n’est en effet pas de guerre qui ne génère la barbarie.

Donc je contiens l’émotion, mon émotion.

La mort effroyable d’un homme innocent, d’un homme dont le seul tort fut d’aimer passionnément la montagne, les montagnes, sur tous les continents de cette terre qui, après tout, n’est pas aussi vaste que cela, Cette mort d’une cruauté inouïe ne doit surtout pas me faire oublier toutes les autres morts.

Les morts dont nos Puissants à nous sont les seuls et uniques responsables.

Les enfants de Gaza.

Les enfants de Bagdad.

Les enfants de Kaboul.

Les enfants de tous ces pays où l’Occident capitaliste finance et conduit des guerres toutes plus abjectes les unes que les autres.

En dépit des professions de foi humanitaires, derrière le vernis des mots se dissimulent les formes contemporaines d’une barbarie qu’il serait indécent d’évoquer, sous le fallacieux prétexte que l’Occident capitaliste incarnerait le Bien.

Alors qu’il n’est que trop évident que le verbiage sécuritaire n’a d’autre fonction d’anesthésier ce que les Puissants appellent les « opinions publiques ».

O combien sont-ils utiles ces fous d’Allah à ceux qui asservissent et mutilent des foultitudes de vies humaines !

Ô combien sont-elles productives, en terme d’idéologie, ces frappes aériennes au cours desquelles d’innocentes bombes s’avèrent capables de séparer le bon grain de l’ivraie, le barbare de l’innocente créature qui n’a d’autre malheur, elle, que de survivre parmi les ruines d’un état qui n’est plus !

Trente années de guerre en Irak.

Trente années de guerre au cours desquelles nos bons amis américains furent tour à tour les donateurs d’armements sophistiqués, puis les destructeurs des mêmes armements.

Avec tout plein de cadavres autour.

Alors oui, je contiens l’émotion, mon émotion, en ce jour où un histrion prêt à vendre son âme à n’importe quelle canaille médéfieuse m’invite au recueillement.

Ma peine, mon chagrin pour l’homme qui aimait tant la montagne, les montagnes de partout, cette peine est indissociable de celle que j’éprouve pour toutes les victimes innocentes qui, au même jour et à la même heure où s’est accompli l’acte insensé en terre de Kabylie, n’eurent ni l’envie ni le temps de comprendre qu’une bombe américaine ou française accomplissait à sa façon sa prétendue œuvre de paix.

Les Puissants me répugnent.

 

La Farce dominicale révèle le point subliminal d’abjection auquel atteint certaine classe politique.

De « grands » électeurs désigneront quelques dizaines de sénateurs.

Une grotesque affaire de copinage, de sordides calculs, de tripatouillages, de partouzes électorales.

Le reniement de la démocratie.

De vieilles badernes dotées d’une sinécure, avec tous les privilèges afférents.

Quelques-unes de ces choses cacochymes estiment même que leurs mérites ne sont point reconnus à leur juste valeur.

 

Un vent ragaillardi accélère la chute des bogues. Châtaignes et noix. Je consens à prendre quelques kilos supplémentaires.

 

 

 

 

Vendredi 26 septembre

 

Terrifiant !

Terrifiant le climat de peur qu’entretiennent et nourrissent le Monarque et ses sbires.

Quoi de plus docile qu’un Peuple qui décompte les ennemis potentiels dissimulés dans les quartiers les plus déshérités ?

N’avoir plus d’autre obsession que l’improbable surgissement du mitrailleur fou ou du porteur de la bombe dissimulée dans un sac ordinaire.

La Médiatouillerie collabore.

La Médiatouillerie exacerbe les fantasmes les plus insensés.

Dans le même mouvement, elle publie la photo d’une Emancipée, pilote d’une de ces merveilles technologiques destinées à larguer des engins qui ne massacrent que les Ennemis du Bien.

Sinistre époque.

Les Puissants mentent, les Puissants affabulent sans que tant de consciences éclairées n’exprimassent le moindre doute, ne formulassent la moindre interrogation.

La guerre d’aujourd’hui n’est pourtant que le prolongement des guerres précédentes.

Mais que chaut pour les Puissants les milliers, les dizaines de milliers de cadavres d’innocents, ceux de tous ces pauvres gens qui eurent la malchance de naître au mauvais endroit.

Je radote ?

Si je radote, c’est que ma conscience à moi ne parvient pas à s’accommoder de tant d’ignobles tromperies.

En dépit des allégations, rien n’a vraiment changé depuis ces temps où des foules de jeunes gens s’entassèrent dans des trains qui les emporta jusqu’au théâtre de la grande boucherie franco/allemande.

Chaque guerre s’accompagne d’odieuses campagnes d’intoxication des opinions publiques.

Chaque guerre se justifie, du côté des Puissants, par l’appartenance à ce camp du Bien, lequel se voit dans l’obligation de terrasser le camp du Mal.

Prévalent alors les raisonnements les plus simplistes, affublés de cet apparent bon sens dont les Puissants se persuadent qu’il est l’arme de la conviction la plus efficace.

Leur violence, leur cruauté, leur barbarie s’estompent derrière les quelques cadavres pieusement exposés des victimes des actes odieux perpétrés par ceux qui incarnent la barbarie subliminale.

Le spectacle m’est insupportable.

Il est la négation des valeurs qu’explicite l’humanisme auquel je me raccroche avec l’énergie du désespoir.

 

 

 

 

 

Vendredi 3 octobre

 

L’œil gauche larmoie tant et plus.

Tant et tant que je m’apparente de plus en plus à un vieillard.

J’opte pour l’assoupissement en attendant ce jour lointain (17 novembre) où l’homme de l’art extraira de cet œil-là certain produit résiduel qui y avait été introduit lors d’une intervention antérieure.

« Du silicone », m’a précisé l’homme de l’art.

Du silicone qui au fil des ans a durci et se ballade désormais à la périphérie du globe oculaire, disposant de l’extravagant pouvoir de transpercer la cornée quand bon lui semblera.

« Rassurez-vous, c’est une intervention banale assortie d’une anesthésie locale »

L’homme de l’art règlera cette vilaine affaire en une vingtaine de minutes.

« Sauf que …», m’a-t-il susurré à l’oreille gauche, « il existe un risque, un risque réduit, certes, mais que je me dois d’envisager.. »

En gros, et pour aller vite : y laisser cet œil, soit donc d’un coup d’un seul prendre les apparences du Borgne Bas Breton.

Rien que les apparences, me rétorquerez-vous, mais tout de même si peu  réjouissantes.

En attendant, je larmoie.

Effets collatéraux des collyres ?

J’interrogerai l’homme de l’art dès l’instant où je me sentirai en mesure de formuler clairement ma question.

 

La Farce n’a pas suscité mon enthousiasme.

Tout juste ai-je souri en découvrant que certain Pizzaïophage héraultais, déjouant tous les pronostics, siégera neuf années de plus au Palais du Luxembourg, parmi tant de vieilles badernes coutumières des errances au plus profond des sillons ensanglantés de la raie publique.

Le mourrissement de la démocratie.

Les grands électeurs ne sont que de toutes petites gens.

Quant aux sénateurs, ils iront leur train, nantis d’une belle sinécure. Tel donc cet ancien guichetier de la SNCF qui de par la vertu d’une sorte de suffrage censitaire passa du stade de crapaud plutôt gluant à celui de dinosaure claudiquant.

 

Il pleut en automne.

Paraît-il.

Car privé de mon œil gauche, je suis incapable d’observer des phénomènes météorologiques que d’autres que moi estiment paranormaux.

Les cours d’eau éructent.

A leur façon, qu’il n’est point aisée de décrypter.

Ils submergent.

Ils emportent tout ce qui se trouve à leur portée.

De pauvres gens perdent à tout jamais leurs modestes biens.

Il pleut en automne.

 

 

 

 

 

Lundi 6 octobre

 

L’agenouillement.

Le Grand Chambellan poursuit son pèlerinage.

Celui de la soumission.

Une pitoyable prestation devant les Puissants de la Finance.

A Londres.

Pressé d’en finir avec l’usage de ce mot qui lui écorche la gueule.

Que j’écris, moi, comme l’écrivirent ceux qui, dans un autrefois que je ne daterai pas, surent se montrer dignes.

Lui, c’est l’indignité plus que la trahison.

Lui, ce sont les pleins pouvoirs concédés à je ne sais trop quel Maréchal régnant sur un pays vaincu.

C’est le mensonge.

C’est la dissimulation.

Une danse macabre.

Comme un nouvel assassinat de Jaurès.

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