Bagdaderies

Mille et une nuits fantasmées.

Mais pas de princesse(s).

Quelques valeureux guerriers.

Prêts, une fois encore, à en découdre avec les barbares, les impies, les sanguinaires.

D’Asie en Afrique, et puis, désormais, en ce Moyen Orient dont je ne sais trop à quel continent le rattacher.

Ce qui n’a strictement aucune importance.

L’essentiel ne se dissimule-t-il pas dans cette volonté monarchiante formulée d’une voix chevrotante dans une enceinte fortifiée, à l’intérieur de ce que les Madiatouilleurs appellent la « zone verte » de Bagdad ?

Le reste de l’Irak, lui, est rouge sang.

Mais notre Preux Monarque n’aura pas eu le temps de l’entrapercevoir.

Après avoir apporté sa bénédiction au gouvernement de là-bas, un gouvernement qui ne gouverne rien, mais qui résulte tout de même d’un processus éminemment démocratique, Il s’en alla porter quelques aumônes et un plein sac de brioches aux malheureuses gens que les guerres « déplacent » au gré de leurs fluctuations.

Quelques armes aussi.

La France n’est-elle pas ce merveilleux pays aux velléités à ce point pacifistes que son effarant déficit extérieur est atténué par le commerce des merveilleux engins qui exterminent indifféremment les bons et les méchants selon des paramètres ignorés par le commun des mortels ?

Grand Chef de nos Armées, Sire François adouba la Sainte Alliance, celle qui (con)fédère tous ceux qui entretinrent des liens incestueux avec les boutefeux des deux camps, anciens amis des dictateurs, financeurs des fous de dieu.

Il n’avait d’ailleurs pas le choix : Barak lui en intima l’ordre.

« Les petits retraités franchouillards peuvent attendre des jours meilleurs », lui aurait précisé le Monarque Yankee.

« Notre Sainte Alliance a grand besoin de quelques dassaulteries en état de marche, de leurs pilotes, de kérosène et des bombes adéquates. »

Le petit doigt sur la couture du pantalon, notre Bafouillant Monarque !

Si réjoui déjà : voilà tout juste un an, le même Barak l’avait privé de l’ineffable bonheur d’en découdre avec le tyran syrien.

Donc Lui, cet être si bon, attentif depuis toujours au sort dévolu aux démunis, aux moins que rien, Lui que l’Opinion Publique vilipende, voilà que Lui est offerte par bien plus Puissant que Lui l’opportunité d’apparaître pour ce qui, de toute évidence, il ne sera jamais, une sorte de Bonaparte au Pont d’Arcole.

Une sainte mission : sauver la Civilisation.

La sienne.

Et celle de ses comparses : les laquais du Capitalisme.

Ces gens de peu qui, lorsqu’ils se penchent sur le sort de l’Irak, n’expriment que de fausses et mensongères compassions à l’égard des Peuples de là-bas.

Leur seule, leur unique obsession : le pétrole.

Ce bon dieu de pétrole sans lequel le capitalisme ne serait déjà plus vraiment le capitalisme.

De ce foutre dieu de pétrole, ils ne disent mot.

Ni Lui, le Monarque prématurément ratatiné, ni ses Compères américain, grand breton et teuton.

La France est en faillite ?

Qu’à cela ne tienne !

Nos glorieuses armées seront dotées de fonds spéciaux aux origines non précisées.

Secret d’Etat !

Le Peuple n’a pas à savoir comment sont financées les guerres.

Le Peuple comble les déficits publics, un point c’est tout.

Du moins tant qu’il en a encore les moyens.

Si tant est que ne lui vienne pas le brusque, l’insensé désir, l’envie folle de botter le cul du Monarque finissant et de ses piètres Chambellans.

Avant de les expédier trier les lentilles dans un centre de réinsertion du côté du Puy en Velay (ou de décompter le nombre de pétillaisons par litre d’eau du côté de Vichy).