Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Comédies
3 octobre 2013

Manuellement

Mon François !

Ta Majesté !

 

La coupe est pleine.

Ton Chambellan, Grand Chef des Argousins, proféra au sujet des Roms ce lambeau de phrase: « (Leurs) modes de vie extrêmement différents des nôtres et qui sont évidemment en confrontation (avec les nôtres)… »

En ces temps où je musardais en des contrées à ce point reculées que les rumeurs du vaste monde n’y parviennent que fort tardivement.

Ce qui laisse du temps au temps pour qui n’entend pas se voir submergé par d’intempestives réactions englobant tout à la fois l’indignation et la colère.

Mais tout de même, mon François, ta Majesté, en dépit de tes récents atermoiements, de tes virevoltes, tu auras laissé s’enfler durant une longue semaine une polémique indigne.

Indigne parce qu’elle fit affront à cette gauche dont tu te prétendis être l’incarnation le temps d’une campagne électorale.

Indigne parce qu’elle a exaspéré les sentiments les plus vils dont je croyais fort naïvement qu’ils étaient, qu’ils ne pouvaient être que l’apanage de la vieille droite cléricale, militariste, pétainiste, maurrassienne…

C’est que vois-tu, mon François, ta Majesté, je suis également et selon la vallsouilleuse version une sorte de Rom.

Puisque mon mode de vie est extrêmement différent des vôtres.

Vous à qui je ne puis être en quelque façon assimilable.

Médéfieux, Banquouilleurs, mais aussi Détenteurs de l’apparente légitimité démocratique.

J’assume cette différence.

Je m’affirme incapable de vivre en votre compagnie, de partager vos valeurs, de me conformer au modèle unique que concoctent vos idéologues, valets serviles des Grands Maîtres du Grand Désordre Capitaliste.

Je survis à vos périphéries, le plus loin possible de vos espaces frelatés, là où les puissants exercent leur violence à l’égard des faibles.

Je survis à vos périphéries en raison de l’outrecuidance qui fut mienne : croire si longtemps qu’il me serait un jour possible d’inventer un monde meilleur.

Contraint, puisque vous me fournissez le peu qui sert à assurer ma survie.

Mais vagabond dans l’âme, désentravé de toute obligation à votre égard.

Ce qui devient peu à peu le lot commun à l’immense majorité de tes sujets, mon François, ta Majesté.

Qui sont si souvent, tes sujets, des Roms qui s’ignorent.

Ou, pire encore, qui préfèrent ni le reconnaître ni l’admettre.

Ces braves gens qui feignent encore de croire en leur citoyenneté et qui, à ce titre, participent aux farces électorales.

Ce que je me reproche avec véhémence, puisque je suis à leur ressemblance.

Nos modes de vie sont en effet « extrêmement différents » de celui dont se réclament les nantis.

Il suffirait de si peu pour qu’ils entrent en « confrontation » avec cette classe sociale si arrogante, celle que tu cajoles, celle à laquelle tu consens de nouveaux privilèges.

Médéfieux et consorts.

Toi qui n’es pas le Président du Peuple mais bien celui des Patrons.

Toi qui laisses s’agrandir le fossé qui sépare (et oppose) les Possédants et la foule des Damnés de la terre.

Illusionniste notoire, tu veux leur faire croire à tous ces Damnés-là que les Possédants, lorsqu’ils auront accumulé tant et tant de richesses, finiront bien par concéder quelques miettes à ceux qu’ils exploitent, à ceux qui ne veulent pas se reconnaître pour ce qu’ils sont, des marginalisables.

Soit donc des Roms bien de chez nous, bientôt réduits à s’entasser dans des camps d’infortune.

Tu laissas donc la bride sur le cou au Grand Chef des Argousins, cet individu si peu recommandable, cet histrion haïssable qui, à force d’excès, parvient à rendre presque sympathique ton Prédécesseur, celui-là même dont les femmes et les hommes de gauche voulurent débarrasser la France tant sa politique s’était apparentée à celle que lui préconisait de conduire la droite extrême.

Je persiste, mon François, ta Majesté, à rêver d’un pays généreux, d’un pays accueillant, d’un pays fraternel.

Je me heurte à la violence qu’exerce l’Etat incarné par celui que tu protèges sous le fallacieux prétexte qu’il serait le chouchou d’une opinion publique sondouillée par de zélés agents enquêteurs aux intentions parfois fort glauques.

Mais je résiste.

Car je ne vois pas d’autre issue que dans la Résistance.

Il y a deux ans, je n’avais qu’un adversaire à combattre : la droite.

En cet automne 2013, je suis placé dans l’obligation de constater que j’ai désormais deux adversaires à combattre : la droite, encore et toujours, et ce centre mou que tu incarnes, celui des mensonges et des trahisons.

Puisque, et contrairement à l’habillage officiel, tu n’es pas socialiste.

Tu n’es rien d’autre, mon François, ta Majesté, que l’exécutant docile, formaté par la machinerie étatique.

D’où tes dérives, tes atermoiements, tes reculades.

Tu ne défens pas l’intérêt général.

Tu n’as en tête que la défense d’intérêts particuliers, et tout particulièrement ceux de la classe des Médéfieux.

Aussi vaut-il mieux pour toi laisser accroire l’idée que quelques millier de Roms, venus de Roumanie et de Bulgarie ceux-là, vont foutre à feu et à sang ce pauvre pays mis en coupe réglée par les Médéfieux.

C’est petit.

C’est vil.

C’est méprisable.

C’est Toi.

Ce Monarque de trop dont je me prends à rêver de la prochaine destitution.

Avant que ne survienne le pire.

 

A Voce Rivolta !

Publicité
Publicité
Commentaires
Comédies
Publicité
Archives
Newsletter
Publicité