Prévention

J'ai gardé par-devers moi un petit opuscule que j'avais trouvé dans ma boîte aux lettres, voilà sans doute trois ans de cela.

Un document plus qu'intéressant puisqu'il établissait non seulement une carte de toutes les zones inondables de la commune (soit donc, si je ne me trompe, la quasi totalité du territoire), mais fournissait également des informations précises sur l'ampleur possible des phénomènes naturels.

Lors de ma lecture de ce document, j'avais cru comprendre que la conjugaison de très violentes crues du Lez et d'une tempête poussée par des vents de sud-est particulièrement redoutables, s'accompagnerait de conséquents problèmes pour la commune de Palavas.

Il y eut ce document.

Et depuis, à ma connaissance, plus rien.

Silence sur toute la ligne.

Comme s'il n'y avait rien à redouter de phénomènes dont la maîtrise de la périodicité n'est toujours pas d'actualité.

Les crues décennales?

Les crues centennales?

Motus et bouche cousue!

A moins qu'il ne me soit apporté la preuve du contraire?

Ce silence peut toutefois se comprendre.

Les affaires sont les affaires.

L'immobilier est d'un rapport juteux.

Il serait donc absurde d'effaroucher le gogo qui rêve de son trente mètres carrés bétonnouillés.

Les pieds dans l'eau, bien sûr.

Quant au phénomène hors normes, il sera toujours temps d'aviser lorsqu'il surviendra.

Seul, ce qui était encore l'Avatar Colombanien, en rajouta par deux fois une couche, en évoquant la probabilité d'un tsunami consécutif à un séisme de forte amplitude en Afrique du Nord.

Une vaguelette de deux mètres de haut.

De quoi vous submerger un Adjoint Premier et son Mentor!

Mais bon.

Evitons-nous, pour l'instant, de penser au pire.