Bidennement
Dernière choucroute de l’hiver accompagnée et enrichie d’un gentil riesling.
Ainsi va la vie d’un quasi mourant.
Un mourant qui rit.
A gorge déployée.
TUEUR
Sacré Joe !
Je me bidenne !
Aurais-tu oublié de regarder tes mains de vieux bonhomme installé depuis quarante ans sur les plus hautes marches de la machinerie étatique yankee ?
Histoire de découvrir sous tes ongles de démocrate sincère quelques traces du sang de l’une ou l’autre des victimes des sales guerres que tu as cautionnées.
Je veux bien admettre, Joe, que Vladimir n’est pas très fréquentable.
Mais l’es-tu, toi, anachronique vieillard si confortablement installé dans les arcanes du Pouvoir que tu exerces au nom de cette nation qui prétend toujours régenter le monde ?
Bonnet blanc et blanc bonnet.
Les meurtres à la mode CIA, tu connais.
TUEUR
Mais combien de cadavres marqués du sceau USA aurais-je dû décompter dans ma vie, Joe ?
Présidents républicains ou démocrates, du pareil au même.
Hiroshima.
Tu te souviens ?
Les plaies béantes toujours visibles un peu partout sur cette planète.
De par la volonté de la grande et belle famille des TUEURS yankees.
Dont tu fais désormais partie.
Après John Fitzgerald, et tous les autres.
Les cages de Guantanamo, tiens.
Je n’ai donc d’autre recours que de me bidenner.
Amèrement.
Mais sincèrement.