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22 mars 2021

Inexorabilité?

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Le voisin.

Qui chemine à petits pas, s’arrête, observe ce qui vu de loin ressemble à une pelouse, puis photographie à l’aide d’une machinerie électroniquante, de celles dont je m’interdis la possession.

Bonjour voisin…

Bonjour voisin…

Brèves considérations sur la météorologie d’un lundi matin ordinaire.

C’est l’printemps…

C’est l’printemps…

Sont-ce les trois fleurs d’un pissenlit qui plongent mon voisin dans de qui prend les apparences de la bucolité ?

Le visage de mon voisin s’assombrit.

Il a déjà anticipé sur mes éventuels questionnements.

J’accumule les preuves…

Me précise-t-il.

Je me penche.

Ni les herbes folles ni les feuilles des pissenlits ne dissimulent les quelques déchets abandonnés là au terme d’usages particuliers.

Une bonne douzaine de préservatifs, des roses, des bleus, un noir, tous flétris, avachis, recroquevillés.

Trois ou quatre seringues.

Mon voisin voit le mal partout.

Je positive et tente de le rassurer.

Les préservatifs ?

De simples gestes barrière.

N’est-il pas vrai que la COVID19 attaque de partout et sur tous les angles ?

Les seringues ?

Des vieillards qui n’en pouvaient plus d’attendre l’inoculation du vaccin miracle, qui s’en sont procurés deux doses sur Internet puis qui ont exercé sur eux-mêmes l’acte médical rédempteur.

L’un d’entre eux n’a-t-il d’ailleurs pas scribouillé sur l’emballage de la seringue Je ne suis pas une bête…

Sa façon a lui de signifier à qui de droit son refus de confier sa survie à un vétérinaire.

J’écris au Bourgmestre me confie mon voisin.

Sait-il que le nouveau Bourgmestre n’est point la copie confirme de l’Imperator, l’homme qui régna non seulement sur la bonne ville de Montpellier, mais aussi sur ce qui était alors l’Agglomération et, mieux encore, sur la Petite Occitanie désormais phagocytée par la Grande Occitanie ?

Le nouveau Bourgmestre ne dispose ni d’un balai ni d’une pelle.

Ces outils-là sont dans les mains des jeunes gens employés par la famille Nicollin.

Les balayeurs.

Qui point ne reçurent mission de nettoyer le carré d’herbe qu’explore et photographie mon voisin, puisque ce carré est intégré à l’espace communément appelé parking, et dont le propriétaire est un épicier, un certain monsieur Casino qu’à titre personnel je n’ai jamais eu l’honneur de rencontrer.

Monsieur Casino abandonne à l’herbe folâtre la responsabilité de dissimuler, dans la mesure de son possible, le fatras des petites choses privées d’usage que des humains abandonnent là.

Là où réside mon voisin.

Donc là où je réside.

Le nouveau Bourgmestre préfère à l’exercice des tâches ménagères le maniement d’une prose approximative, un galimatias qu’il fait publier dans le mensuel métropolitain.

Un Editorial.

Un éditorial qui dit ce que fut son bonheur de nouveau Bourgmestre lorsque s’ouvrirent devant lui les portes de l’Elysée et que le Roi de France lui accorda une audience au cours de laquelle se négocièrent quelques menus privilèges censés faire le bonheur dans 2, 5, 10, 20 ou 100 ans des Montpelliérains.

Le nouveau Bourgmestre a fait placarder sur les façades des « grands » lieux culturels de la cité des banderoles qui proclament Le Printemps est inexorable.

Un lambeau de phrase extirpé de l’œuvre de Neruda, poète chilien, ami d’Allende et communiste.

Quelques semaines après l’assassinat d’Allende par les sbires de Pinochet et de la CIA (ah, la grande et vertueuse démocratie américaine !), Neruda mourait, chez lui, au Chili.

Sa façon à lui, un jour de printemps (austral, je le précise à l’intention des ignorants) d’admettre qu’il s’était trompé : il n’est aucun printemps qui soit inexorable.

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