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8 décembre 2016

Mossoul

mossoul

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il y a les guerres excessivement sales et les guerres immodérément propres.

Il y a les guerres totalement immorales et les guerres remarquablement morales.

Je résume : Alep et Mossoul.

A Alep, ces salopards de Russes, d’Iraniens et de je ne sais quoi d’autres massacrent sans vergogne d’innocentes victimes civiles - sans que les milices constituées d’éminents démocrates (dont quelques résidus de groupuscules inféodés aux fous d’Allah soient en mesure de faire usage de leurs armes américaines pour leur porter assistance -.

A Mossoul, ces si généreux Ricains, Franchouillards, Teutons et je ne sais qui d’autres aident dans un même mouvement  les valeureuses troupes irakiennes à la reconquête de la cité et à l’éradication définitive d’autres fous d’Allah (et cela avant l’instauration d’une démocratie quasiment parfaite).

A Alep, des centaines, des milliers de morts, le sang, la ruine, l’anéantissement.

Dommages collatéraux des bombardements perpétrés par l’aviation russe.

A Mossoul…

A Mossoul ?

Là, je ressens comme un malaise.

Depuis bientôt trois semaines, la rétention de l’information outrepasse les bornes du mutisme.

Rien, ou si peu qu’il m’advient de m’interroger : la ville aurait-elle été reconquise par la glorieuse armée irakienne sans que la nouvelle s’en soit répandue ?

J’entends encore les fanfares miltaro-médiatiques le jour où l’assaut débuta.

Je vois encore les oriflammes brandis par ceux qui se déclaraient prêts à sacrifier leur vie pour que triomphent et la liberté et la démocratie.

(Notez que quasiment personne n’évoque le pétrole…)

Et puis, d’un coup d’un seul, le silence.

Le silence médiatique.

Au pays du Roi François, Chef des Armées et lui-même porteur d’oriflamme.

Elles avancent ? Elles reculent ?

Les troupes irakiennes…

Mystère.

Les bombardements ?

Le vacarme des explosions ne parvient pas jusqu’à Paris.

Donc inutile de traiter des dommages collatéraux.

Des centaines, des milliers de morts, le sang, la ruine, l’anéantissement ?

Aucun communiqué.

Les Médiatouilleurs envoyés sur le théâtre des opérations somnolent dans des luxueuses chambres d’hôtels dans l’attente que des militaires veuillent bien leur transmettre les déclarations officielles qu’ils liront ensuite en usant de cette voix affectée propre à ceux qui côtoient la souffrance et la mort.

En attendant, ils naviguent, ces irréprochables Médiatouilleurs, sur les eaux glauques de l’Internet à la recherche d’improbables informations.

Rien.

Le néant.

Donc l’ignorance.

L’obstination à ne plus rien dire, à ne plus rien écrire, à ne surtout rien montrer.

Le sang, la merde, la mort.

Ah si, tout de même, un court pavé dans le Canard de cette semaine.

« … en novembre, 1959 tués et 450 blessés au sein des forces irakiennes et kurdes. »

Une précision chiffrée assortie (tout de même !) d’une interrogation : « Quant aux dommages collatéraux provoqués par les raids aériens de la coalition, ils s’élèvent à plus du double des estimations prévues, dit-on. Et, là, aucun chiffre. »

Il serait peut-être temps que le Muguet Nantais, ci-devant toujours ministre des étranges affaires étrangères et humaniste notoire, oriente durant quelques instants son regard vers Mossoul, ne serait-ce que pour entrapercevoir une réalité qui ne doit guère se différencier de celle d’Alep.

 

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