Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Comédies
24 décembre 2020

(re)J+55

louis

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quel est donc l’auteur des vers que j’ai reproduits hier au terme de ma divagation ?

La question m’est posée.

Il est vrai que pour les plus jeunes de mes liseurs, le Poète étant rejeté dans l’oubli par tant de Maîtres es-littérature, il devient difficile de l’identifier.

D’ailleurs les temps ne sont plus à la Poésie.

Les temps d’aujourd’hui qui sont ceux du plus sordide des réalismes.

Je ne dissimule rien, pas même dans l’entrelacs du Mentir Vrai.

Je persévère.

J’aragonise.

Je me donne des apparences dont j’use pour me créer ma propre identité.

Aragon, donc.

Louis.

Le roman achevé.

La part de l’œuvre poétique dont je me sens le plus proche, celle vers laquelle je m’en reviens lorsque je titube dans ma recherche d’un peu de lumière au fond de mes ténèbres.

J’aragonise, oui.

A septante et huit ans, je ne me le reproche pas.

J’établis un constat (littéraire), c’est tout.

Lequel s’ouvre en ma prime jeunesse lorsque Juliette, feue mon aïeule, me laissait entendre La rose et le réséda.

Sa voix qui scandait à la perfection les vers que le gamin aimait déjà à répéter.

Un rebelle est un rebelle

Nos sanglots font un seul glas

Et quand vient l’aube cruelle

Passent de vie à trépas

Celui qui croyait au ciel

Celui qui n’y croyait pas

Répétant le nom de celle

Qu’aucun des deux ne trompa

Je suis entré dans cet univers poétique par une porte dérobée, la porte que Juliette me tint entrouverte afin que je me familiarise avec les mots qui chantaient d’une si belle façon.

Son héritage à elle de la guerre.

Le poids des souffrances qui, si elles ne furent pas directement siennes, avaient laissé en elles d’indélébiles cicatrices.

Et s’il était à refaire

Je referais ce chemin

Une voix monte des fers

Et parle des lendemains

 

A septante et huit ans, je pourrais passer cette nuit de Noël qui s’en vient à murmurer les vers qui se gravèrent en moi en ces lointaines années de mon enfance.

Eux qui ont nourri mon esprit et qui ont fait de moi un rebelle.

Un rebelle jusqu’au bout.

Sauf qu’aujourd’hui, je ne parviens plus à parler des lendemains.

Je dénoue les fils de ma mémoire.

 

Noël Noël ces aurores furtives

Vous ont rendu hommes de peu de foi

Le grand amour qui vaut qu’on meure et vive

A l’avenir qui rénove autrefois

 

Oserez-vous ce que leur Décembre ose

Mes beaux printemps d’au-delà du danger

Rappelez-vous ce lourd parfum des roses

Quand luit l’étoile au-dessus des bergers

 

Au grand soleil oublierez-vous l’étoile

Oublierez-vous comment la nuit finit

Lorsque le vent soufflera dans les voiles

Oublierez-vous la mort d’Iphigénie

 

Pleure le pourpre aux cils des pâquerettes

Ou s’il y perle une sueur de sang

Oublierez-vous la hache toujours prête

Les verrez-vous avec des yeux absents

 

Le sang versé ne peut longtemps se taire

Oublierez-vous d’où la récolte vint

Et le raisin des lèvres sur la terre

Et le goût noir qu’en a gardé le vin

 

Ainsi commence ma nuit de Noël.

Publicité
Publicité
Commentaires
Comédies
Publicité
Archives
Newsletter
Publicité