(re)J+44

Manchedi.

Choucroutaison.

Laquelle est préférable à n’importe quelle hostie, fut-elle arrosée de vin de messe.

Une belle, une opulente choucroutaison dont je continue à me régaler deux heures après la fin du déjeuner.

D’autant plus régalante que l’apothicaire m’avait recommandé une potion alsacienne, laquelle se transfusa en mes organes internes et sut contenir certains des désagréments que provoque d’ordinaire le mariage du chou fermenté et des plus nobles charcuteries.

L’hostie dominicale n’est pas de mon ressort.

Et puis il ne me reste plus de bouton de braguette à déposer dans le panier qui sert à recevoir les oboles que les Agenouillistes offrent à l’Eglise.

Laquelle Eglise, depuis les vicieux assauts du coronavirus, vivrait des temps difficiles.

L’argent ne rentre plus dans les coffre-fort épiscopaux.

Les Vaticancaneurs crient misère.

Au point que des témoins dignes de foi auraient croisé quelques larbins du ciel s’en venir retirer leur pitance auprès de militants du Secours Populaire.

(La preuve que ces curés-là ne feraient point confiance au Secours Catholique ?)

Le plus pathétique dans l’affaire, c’est que le torche-cul qui relate ces faits a oublié de plonger dans ses oubliettes journalistiques l’article qui décrit la multitude des richesses et des trésors empilés au Vatican.

La juxtaposition des deux ne manque pas de saveur.

Moins que ma choucroute.

Laquelle, et en dépit de la potion alsacienne conseillée par l’apothicaire de la rue de la Loge (dont je fis un usage quasiment immodéré) se manifeste tout à coup et de manière incongrue en mes profondeurs intestinales.

Amen.