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12 novembre 2020

(re)J+13

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Treizième jour de la reconfinitude.

Mes superstitions se réveillent.

J’imagine le pire du pire, celui que Cachesexe, le Grand Chambellan, précisera avant même que ne survienne le crépuscule de cette journée qui offre toutefois l’avantage d’être un prolongement de l’été Mohican qui sévit ici depuis trois ou quatre jours.

(Des sévices qui me sont agréables, je le concède… Mimine m’accompagne pendant que je photographie ces fleurs qui attendent les prémices de l’hiver pour éclore, un défi qu’elles lancent à la saison qui s’en vient et qu’en mon âge de vieillesse je déteste. Mimine pose, dressée sur l’accoudoir du vieux fauteuil de jardin, telle une reine du jardin où éclosent ces fleurs suicidaires que la plus infime fraîcheur anéantira.)

Les menottes, destinées au rebelle qui s’aventure démasqué dans les rues de la ville endormie.

Les matraques dont les élans disgracieux s’évertueront toutefois à le ramener à la raison.

Les gaz lacrymogènes.

La mise à terre (qui est parfois un préalable à une mise en terre).

L’écrabouillement du vieillard.

Milichiens et gestapistes auxquels le Chambellan chargé de l’insécurité publique a confié la mission de juger de ce qui est bon pour la santé de ce vieillard dont le cheminement urbain n’a pourtant d’autre fonction que de collecter les quelques « produits » essentiels avec lesquels il confectionnera le déjeuner et le dîner de ce jour (puisque la reconfinitude, avec ses salles de cinéma, ses théâtres ainsi que tous les lieux de l’enrichissement culturel irrémédiablement clos et qu’en conséquence de quoi il n’est nullement nécessaire d’imaginer l’élaboration d’un souper, fut-il frugal).

Engeances détestables, haïssables même, révélatrices du mépris dans lequel Foutriquet 1° tient celles et ceux qui le firent Roi.

Treizième jour de cette reconfinitude.

Déjà si longue, mais que l’allègre et drolatique Cachesexe devrait, si j’en crois les oraclures des rumeuristes en règle générale bien informés, prolonger de quelques semaines.

D’où l’irrépressible désir qui me vient de prendre le maquis, d’échapper à la vie collective au sein de la société des Veaux dont les bouzeries m’indisposent.

(Ah, foutre dieu, tous les regards torves qui évitent le vôtre non sans être parvenus à vous révéler, l’espace d’une seconde, cette haine nimbée des peurs animales qui les conduiraient à vous lacérer s’ils étaient autre chose que de minables ongulés…)

Treizième jour.

Je suis parvenu au-delà de l’exaspération.

Même pas rassuré par l’annonce faite au peuple par l’archange du socialisme reconfiguré, Mémé Lenchon lui-même.

Ce monde n’est plus le mien.

A ce point hideux qu’il me vienr l’idée d’imiter Langlois.

J’écris ceci, et bien évidemment, à l’intention des seuls initiés, ceux qui ont lu Giono, Un roi sans divertissement.

 

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