Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Comédies
25 août 2020

Sauveur suprême

84c6665908079efe3ccfaf920dafb082

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il n’est guère de matin où, sous la douche, je n’entonne une chanson.

Comme pour me prouver que je vis encore.

Brel.

Ferré.

Ferrat parfois.

Mais aussi des mélodies venues du Québec.

Quand les hommes vivront d’amour.

Textes et mélodies que ma mémoire me restitue sans trop d’avarice.

Ce matin, j’eus l’humeur courroucée.

C’est donc de manière quasi instinctive que je fredonnai les premiers vers de L’Internationale.

Debout les damnés de la terre

Debout les forçats de la faim…

Puis, et parce que la dite mémoire ne m’était pas infidèle, les premiers vers du second couplet.

Il n’est pas de sauveurs suprêmes
Ni Dieu ni César ni Tribun.
Travailleurs sauvons-nous nous-mêmes
Travaillons au salut commun

Paroles chantées tandis que bouillonnait en moi la colère.

Mémé Lenchon venait d’annoncer aux Médiatouilleurs qu’il attendrait encore quelques semaines avant de leur annoncer « sa » décision : être ou ne pas être.

Candidat.

Candidat à l’élection qui transforme l’électeur en veau à la recherche de son sauveur suprême, du César ou du Tribun qui guidera ses pas au cœur du troupeau soumis, du troupeau meuglant.

Parmi les Aveuglés.

Parmi les Résignés.

Mémé Lenchon !

L’incarnation de l’insoumission corrompue par le système et cohabitant donc en parfaite harmonie avec lui !

La gauche dégauchisée.

J’ai chanté.

J’ai chanté ce refrain là.

Il n’est pas de sauveurs suprêmes
Ni Dieu ni César ni Tribun.
Travailleurs sauvons-nous nous-mêmes
Travaillons au salut commun

Je revoyais, tout en chantant, certaines images d’un film que la machinerie informatique m’avait restitué voilà quelques jours.

La Bataille de Solférino

Une soirée électorale.

Le second tour d’une présidentielle, celle qui vit l’accession de François le Batave à l’Elysée.

Des foules compactes de veaux.

Et ça meuglait, et ça meuglait.

Sans remarquer que le César (ou le Tribun) se préparait déjà à conduire nombre d’entre eux à l’abattoir.

Sans comprendre que dans la Farce qui se jouait devant eux, ils n’avaient d’autre rôle à endosser que celui des utilités.

L’ombre au profond de laquelle s’efface le peu qu’il leur reste de citoyenneté.

Un jeu pervers.

Des dés pipés.

Le dévoiement abouti de la démocratie.

Publicité
Publicité
Commentaires
Comédies
Publicité
Archives
Newsletter
Publicité