Froncement de soucil
Il n'est rien de plus sinistre qu'un théâtre vide.
Un théâtre quasiment vide à l'heure de ce que l'on appelle la "représentation".
Combien étions-nous de spectateurs ce vendredi 9 mai assis sur les gradins du théâtre Pierre Tabard?
Une vingtaine tout au plus?
Pour un spectacle qui méritait tout de même un peu plus que l'indifférence.
Certes un peu convenu, trop souvent prévisible.
Mais fort rondement mené par trois comédiens qui ont à la fois de la bouteille et du savoir-faire.
A peine motivés par la sorte de vide qui leur face.
Mais "faisant leur boulot", en vrais professionnels.
Une pièce qui se "joue" des préalables à la représentation: l'écriture et la mise en scène.
Le tout sur un mode comique qui ne s'englue ni dans le vulgaire ni dans le trivial.
Donc de quoi, a priori, passer une agréable soirée.
Sauf que le vide, sauf que l'absence créent un climat étrange.
Le spectateur se contient.
Il lui manque la relation à l'autre, aux autres.
Or le théâtre a besoin de cette relation-là.