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Comédies
11 mai 2014

COMEDIE (164)

Je n’ai pas du tout, mais alors pas du tout apprécié la tonalité de l’interview accordée par Phiphi à la Gazette.

L’approche des questions culturelles ne mérite ni les outrances ni les oukases dont semble se délecter le nouvel édile.

Elles les méritent d’autant moins que sous le règne d’Hélène, Phiphi fut l’adjoint ayant en charge ces questions-là.

Qu’il eut alors le temps et les moyens de se singulariser, de laisser entrevoir des idées, voire même un projet.

Il n’en fut (pratiquement) rien.

Durant sa mandature cultureuse, Phiphi ne fut guère plus qu’un fantôme, peut-être même un ectoplasme.

Mais voilà que depuis son installation sur le Trône, se référant régulièrement au prétendu modèle que semble lui inspirer l’Immense Disparu, il prétend imposer sa griffe en ce domaine où cependant la Ville et l’Agglo n’émergent pas du néant.

Que cela plaise ou non à Phiphi, il s’est fait beaucoup de choses avant que la part non majoritaire des électeurs lui confie le pouvoir de gérer les affaires de la cité.

Si Phiphi s’en était tenu à ses promesses électorales, il aurait commencé par convier l’ensemble des acteurs culturels à conduire une réflexion et sur le bilan et sur les perspectives.

Cela lui aurait sans doute évité d’asséner des opinions péremptoires assorties de règlements de compte (à peine dissimulés) qui visent ceux qui optèrent lors de la récente joute électorale pour le mauvais canasson.

Que « rien ne soit acquis » pour les structures culturelles, pourquoi pas ?

Encore faudrait-il qu’au préalable rien ne soit acquis pour celui qui n’a  somme toute, lors du scrutin de mars, bénéficié que d’une majorité relative.

Il me semble que ce constat devrait donc impliquer la manifestation de la part de l’édile d’une grande modestie assortie de ce à quoi il s’était engagé : l’écoute et le dialogue.

Or Phiphi conclut son propos par une profession de foi que je juge inquiétante : « Sur la culture, je serai très sage dans la gestion. Je privilégierai les acteurs locaux, qui sont dans un état de souffrance. Mais en veillant à un fonctionnement rationalisé. »

Des mots qui résonnent étrangement dans ma tête, des mots laissant supposer des lendemains qui déchanteront. La sagesse et la rationalisation n’ont jamais fait bon ménage avec la culture. C’est ce que j’ai appris au cours d’un cheminement déjà fort long dans la proximité de celles et ceux qui en sont les protagonistes.

Je bémolise cependant ma critique. Phiphi semble avoir renoncé à installer « son » futur musée d’art moderne dans les locaux de l’ancienne mairie, leur préférant l’Hôtel Montcalm. Là où l’Immense Disparu avait projeté d’ouvrir « son » musée de « la France en Algérie ». Un projet insensé, un projet absurde mis en sommeil depuis de longues années, alors même que la réhabilitation de l’Hôtel Montcalm aura coûté fort cher aux contribuables (14 millions d’euros ? un peu de transparence, que diantre !). Donc banco pour un Musée d’Art Moderne, un art moderne qui reste le parent pauvre de la cité. Mais en étroite concertation avec les si nombreux plasticiens qui oeuvrent à Montpellier. Phiphi, chantre du localisme, fut me semble-t-il transparent lors des récentes journées d’ouverture des ateliers d’artistes, tout comme lors de la ZAT qui, de toute évidence, l’insupporte.

Allez, Phiphi, redouble d’effort. Il y a certes loin de la coupe aux lèvres. Mais certains de tes engagements ne coûtent pratiquement rien. Leur mise en œuvre révélerait cependant ta capacité à dialoguer avec tes mandants. Ce qui constituerait un progrès considérable par rapport aux pratiques qui prévalaient lors des temps forclos du règne de l’Immense Disparu.

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