Maréchalisation

J’en suis tout électroniqué.

Voilà que la Maison Poulaga de chez nous expédie aux tenanciers, hébergeurs, hôteliers et mères maquerelles un courriel leur suggérant de lui « signaler l’arrivée » d’individus « originaires d’Europe de l’Est.

Suivez mon regard.

Non, suivez plutôt celui de l’inénarrable tandem des Renifleurs Patentés.

Celui qui fut le Grand Chef des Argousins avant que d’être convié par le Monarque à exercer ses indéniables talents à Matignon.

Celui qui girouette entre Nicolas et François, celui dont je peine à comprendre comment il parvint à asseoir son emprise sur le Grand Orient de France.

La délation !

Comme aux bons temps de l’autrefois.

Les très vieux se souviennent.

« Maréchal nous voilà!
Devant toi, le sauveur de la France
Nous jurons, nous, tes gars
De servir et de suivre tes pas
Maréchal nous voilà!
Tu nous as redonné l’espérance
La Patrie renaîtra!
Maréchal, Maréchal, nous voilà!... »

Une France rancie.

Une France qui me fait affront.

Une France qui me navre. 

Moi qui, je le concède, et à la façon de Montesquieu, « suis nécessairement Homme et ne suis Français que par hasard. »

Ce qui induit, il est vrai, quelques nuances.

Imperceptibles par le tandem des Renifleurs Patentés.