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29 octobre 2012

Fric

Terrible suspens : jusqu’à quel niveau les médicastres seront-ils « autorisés » à pratiquer des dépassements d’honoraires ?

Voilà résumé le psychodrame qui se joua nuitamment la semaine dernière entre les chefs de la sécurité sociale, les dirigeants des mutuelles et les représentants des dits médicastres.

Sans que les usagers qui sont parfois des patients n’aient vraiment eu leur mot à dire.

Même si la Sécu et les Mutuelles étaient sensées défendre leurs intérêts : la Sécu reste la vache nourricière de l’industrie pharmaceutique et la plupart des Mutuelles s’engluent dans une gestion de type capitaliste.

Donc les médicastres ont gagné la partie.

Il n’est désormais pratiquement point de limites aux dépassements d’honoraires que s’octroient ces éminents praticiens.

Et cela dans un cadre prétendument légal.

Si l’usager veut tout à la fois les fréquenter et obtenir le remboursement des onéreux frais liés aux consultations, il devra consentir à subir une conséquente augmentation de ses cotisations à sa mutuelle.

Soit donc le cercle vicieux : la santé est un droit qui coûtera de plus en plus en cher aux usagers.

Elle commence donc à ne plus être un droit.

Bien que nous fussions gouvernés par des femmes et des hommes de gauche issus de la grande et généreuse famille du socialisme.

Malheur aux indigents, aux chômeurs, aux précaires, à toutes celles et tous ceux qui sont redevables de la CMU, lorsqu’ils le sont.

Malheur à toutes celles et tous ceux qui, bien que mutualistes, ne parviennent pas à joindre les deux bouts.

La fréquentation des médicastres sera très bientôt au-dessus de leur possible.

Les médicastres dépasseurs d’honoraires, bien entendus.

Qui sont légion parmi les spécialistes de tout poil.

Des médicastres qui considèrent qu’il n’est point d’autre méthode d’étalonnage de leur immense talent que dans l’amoncellement d’écus dans les bas de laine qu’ils dissimulent sous des piles de draps de soie et des parures en satin.

Car, dans les temps d’aujourd’hui, la réussite se mesure à travers les signes ostensibles de la richesse.

Soit donc le fric.

Et tout ce qu’il autorise pour ceux qui ne comptent pas.

Il est révolu le temps où le médicastre tirait sa fierté à bien soigner et peut-être même à guérir le patient.

Aujourd’hui, le médicastre ne demande plus : « De quoi souffrez-vous donc ? »

Aujourd’hui, le médicastre précise d’emblée : « Vous me devrez cinq, dix, vingt fois le prix sécu d’une consultation. »

Le médicastre est un homme d’affaire qui rentabilise dans le plus court temps possible les aléatoires connaissances accumulées au cours de ses longues mais fructueuses années d’études.

Aujourd’hui, chez le médicastre, c’est : « Tu payes ou tu fous le camp ! »

Pas chez tous, bien entendu.

Survivent tout de même de gentils et honnêtes médicastres, des qui n’amassent pas et n’ont pas trahi Hippocrate.

Des anachronismes aux yeux de ceux qui consultent et rédigent leurs ordonnances le regard rivé sur leurs comptes en banque et sur l’évolution des cours des actions de l’industrie pharmaceutique.

Mais qui, ces anachronismes-là, restent les représentants d’une juste cause : la défense du Bien Public.

 

Puisque j’évoque les étranges relations au fric de nos élites, je m’autorise à évoquer une fois encore l’affaire des parieurs inconséquents.

Des farfadets point trop mal rétribués pour pratiquer leur sport de prédilection, le hand-ball.

Ce qui les autorisa à miser ou à faire miser par leurs épouses ou compagnes quelques milliers d’euros sur une rencontre qui impliquait leur équipe, celle de Montpellier.

Une équipe dont ils avaient la conviction qu’elle serait menée, à la mi-temps, par leur adversaire d’alors.

Ce qui s’avéra vrai.

Moyennant quoi, épouses, compagnes et joueurs empochèrent deux fois et demi leurs mises initiales.

Une aubaine pour qui ne vit sur des bases identiques à celles qui s’imposent au commun des mortels.

Surtout en ces temps de crise, n’est-ce pas ?

Eux aussi, et à leur niveau, les farfadets vénèrent le Veau d’Or.

Le fric, celui que l’on amasse le plus vite possible.

Celui qui est à leurs yeux le facteur majeur de leur réussite sociale.

Le plus emblématique d’entre eux, un certain Nikola K, a le culot d’endosser le rôle de la victime.

Et ça marche.

Du moins du côté de ce que l’on appelle les supporters.

Tant il est vrai que l’idéologie dominante a convaincu des tas de braves gens que oui, en effet, le fric, après tout, c’est moins dégueulasse et puant qu’il n’y paraît.

Tant pis pour l’éthique, tant pis pour la morale.

D’ailleurs, l’homme qui a en charge l’équipe de France masculine de hand-ball a d’ores et déjà amnistié les présumés coupables.

Avant même que la justice ne se soit prononcée.

(Ce qui est le comble pour un individu qui se proclame de gauche !)

Un des farfadets est déjà réintégré en équipe de France.

Nikola K ne devrait plus tarder à l’être.

L’odeur qui émane de ce cloaque est nauséabonde.

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