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Comédies
20 septembre 2012

Régression

Il souffle un vent mauvais.

Voilà que l’on me contraint, moi qui ne crois ni à diable ni à dieu, d’accorder respect et considération à ce qui ne me concerne pas, qui est étranger au champ de mes connaissances et de mes interrogations.

Que signifie ce mot étrange, blasphème, pour moi qui ne fréquente ni église ni temple ni mosquée ni synagogue ?

Suis-je donc désormais dans l’obligation de ne point exprimer mon refus de la soumission à ces religions dont j’ai l’outrecuidance de continuer à penser qu’elles sont toujours « l’opium du peuple » ?

M’est-il interdit, sous peine de fâcher quelque obscurantiste éminence, de gausser l’un ou l’autre de ces dieux dont j’affirme qu’ils ne furent créés que pour maintenir l’homme dans l’ignorance ?

Car non seulement je ne crois pas, mais, de plus, je récuse cette foi naïve et infantile qui pousse, à mon grand désespoir, des foules d’hommes et de femmes à se soumettre puis à exalter des vérités qui furent source de tant de guerres, de bûchers, de massacres d’innocents.

Je ne crois pas et j’interdis donc aux religieux d’empoisonner mon existence.

Je leur dénie le droit d’entraver ma liberté sous le prétexte que leurs dieux auraient édicté des lois destinées à s’imposer à l’ensemble des êtres humains.

Je conchie les églises et toutes leurs multiples chapelles.

Libre à qui le veut de courber l’échine ou de s’asperger d’eau bénite.

Chacun conduit son existence comme il l’entend.

Donc que les curés, les rabbins et les imams me foutent la paix.

Comme je leur fous la paix.

J’ai l’humeur mauvaise car je sens poindre dans le débat tronqué qui fait aujourd’hui les délices des médiatouilleurs comme une nouvelle régression, un nouveau recul.

Le Pouvoir me donne ce sentiment infiniment désagréable de choisir le compromis avec les ennemis sournois de la République plutôt que de défendre les valeurs de la République.

Car les églises, toutes les églises, s’insupportent de la République.

Elles ne font que la tolérer parce que dans cet étrange pays qu’est la France, le fait religieux ne concerne plus qu’une minorité de citoyens.

Et qu’il est donc inenvisageable d’affronter à visage découvert la majorité certes silencieuse mais non soumise au fait religieux.

Alors même qu’elles ne cessent d’intervenir dans le débat public pour tenter d’imposer leur point de vue.

Dernier en date, l’empourpré lyonnais, auteur d’une violente et homophobe diatribe contre le mariage des homosexuels.

Le Pouvoir louvoie.

Le Pouvoir recule.

Le Pouvoir essaie d’imposer le port du bâillon.

Si commode le bâillon de l’autocensure !

Alors que les églises, toutes les églises, placardent leurs inepties, leurs contrevérités, leurs mensonges sur les murs de nos cités.

J’écris à l’intention de celles et ceux qui ne croient ni à diable ni à dieu.

Nous qui n’existons pas dans ce tintamarre médiatouillequement bien pensant.

Nous qui sommes privés de notre légitime droit d’expression.

Nous qui n’avons d’autre foi que celle que nous portons à l’humain.

Nous que l’on tente d’abuser en nous faisant ingurgiter l’idée simpliste selon laquelle les manifestations de Tunis, du Caire ou de Beyrouth seraient la conséquence d’une poignée de caricatures et d’une vidéo imbécile.

En oubliant de rappeler que si les peuples arabes expriment leur colère à l’encontre des nations occidentales, c’est qu’ils ont eu et ont encore à souffrir des politiques colonialistes et néocolonialistes conduites par ces nations.

 

Pace è Salute !

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