Crémation
Qui qui va gagner? Qui qui sera, le 20 mars 2010, le Roi du Languedoc
et du Roussillon Confédérés? Le Quotidien de nos régionalités et ses
sondouilleurs n'ont désormais plus le moindre doute: Georges Frêche l'emportera
"haut la main". Comme quoi, au sein de ce bon peuple, une majorité
de citoyens semble donner raison à celui qui n'est ni Falstaff ni
Ubu. Celui qui, dans six semaines, sera reconduit dans
les hautes fonctions de Roi des Cons. Les tardives gesticulations des solfériniens et des
solfériniennes n'auront rien changé au contexte politique régional. Pire: s'il faut en croire les sondouilleurs, les
positions du Sortant seraient renforcées. Le tintamarre médiatique aurait donc provoqué
l'effet inverse de celui que recherchaient ses instigateurs. Pauvre Hélène Mandroux! Pauvre candidate à l'insu de son plein gré et dont
la seule satisfaction serait de disposer d'une demi-longueur d'avance sur
l'ineffable Roumégas de France, vertueux verdouilleux dont les dents rayent les
parquets des antichambres depuis tant d'années! Un Roumégas de France qui brasse du vent, ce que
laissait entendre la Gazouillette, dès le 28 janvier, lorsqu'elle titra:
"Roumégas parie sur les éoliennes"! Mandroux-Roumégas ou
Roumégas-Mandroux? Cette question du positionnement est fondamentale.
Qui devant et qui derrière. Au cas où? Mais au cas de quoi, au fait? Faut-il appeler l'ambulance? Ou confier les quasi cadavres au
corbillard? Car si les sondouilleurs disent vrai, le
crematorium fonctionnera à plein temps dès le 15 mars. Le crematorium où finissent de se consumer les
carrières politiques des vaincus. Rassurez-vous: je n'ai pas la moindre larme à
verser. Ma tristesse, mon affliction résultent de
l'exceptionnelle médiocrité du spectacle. Ce qui me met dans une rage folle. Ici, entre Languedoc et Roussillon, il est fait
injure à la Politique. Ce qui augure de lendemains particulièrement
sombres. Pour l'heure, je recopie cent cinquante fois sur
mon cahier d'écolier la phrase que j'avais tant honnie en juin 1968: "Elections,
pièges à cons!" Curagiù! Note à benêt! Je salue l'extrême pugnacité du
candidat de mon chez moi, Christian Jeanjean, dit Christian le Vermifugeur.
Voilà un homme d'exception qui, comme il le revendiquait lui-même voilà deux
ans, a "le vent en poupe". En témoignent les 4 à 5% d'intentions de vote dont le
créditent les sondouilleurs. Un score remarquable pour quelqu'un qui n'eut
jamais l'intention de péter plus que son cul. Un homme qui a fait sienne la
phrase célèbre du baron Pierre de Coubertin: "L'essentiel n'est pas de
gagner mais de participer."