Crétins

Inimaginable!

Même que je suis déjà prêt à me botter le cul.

Un exercice certes compliqué, mais salutaire.

Car enfin, me voici qui opine (mollement) aux récents propos de François Afionlaréforme.

Oui, François: il n'est pas d'analyse cohérente des résultats des élections régionales si n'est pas inclus, comme paramètre de base, le niveau record du taux de l'abstention.

Mais j'arrête là mon bref moment de cheminement aux côtés de François.

Car lui, Afionlaréforme, en juin 2009, proclama la victoire des cohortes Uhémepétristes lors d'un scrutin où le niveau du taux de l'abstention faillit déjà atteindre à des records: celui des élections européennes.

L'abstentionniste délibéré, moi-même en l'occurrence, n'exprime pas le moindre regret, ne méaculpate pas.

J'assume.

L'abstention résulte d'abord et avant tout de l'incapacité des épiceries politiques d'entretenir le lien citoyen.

Les grands perdants de ce scrutin sont donc les boutiquiers.

Tous les boutiquiers.

Sinon?

Je parviens tout de même à me réjouir de la grande claque que les votants ont flanqué sur la gueule du Minuscule.

Je me réjouis des petits riens.

A l'instar du gamin qu'autrefois sa tante Berthe conviait à assister, du côté des Tuileries, à de guignolesques représentations.

Il est toujours réjouissant d'assister à la bastonnade des puissants.

Ceci étant, la révolution n'est pas pour demain.

Les gauches se situent à des étiages qu'il serait indécent de surévaluer, en raison même du niveau du taux des abstentions.

La force de substitution au Modem entame de son côté sa phase de décrépitude. Ce qui, là aussi, me réjouit. Europe Ecologie a pourtant bénéficié des généreux coups de pouce de la Médiatouillerie. "Ca aurait pu payer, mais ça a pas payé", comme disait Fernand. Cohn-Bendit, comique troupier, à tu et à toi avec le Minuscule, revoit déjà ses ambitions à la baisse. Ce vassal du capitalisme amendable ne tardera plus à condamner les courants et sous-courants qui s'extirperont de ce qui n'est pas un parti politique mais un fourre-tout sans avenir.

Et chez nous, dans le Languedoc-Roussillon, qui fûmes placés, bien malgré nous, sur le devant de la scène?

Le Roi des Cons triomphe.

Ce qui est dommageable.

Mais ce qui était prévisible.

Les gauches morales auront-elles fait autre chose que de la figuration?

Non point celle de Roumégas de France, le Flatulent Itinérant, à nouveau reconduit dans ses fonctions de Roumégas de Ville.

Mais les deux autres?

Les vertueuses?

Les dignes descendantes de Saint-Just et de Robespierre?

Je lis déjà, ici et là, que des sous-chefs des gares de triage du parti socialiste appellent à "faire barrage" contre la droite et l'extrême-droite.

Ce qui revient à appeler, implicitement, au vote en faveur du Roi des Cons.

Lequel Roi des Cons, de toute façon, n'a nullement besoin des voix qui se sont portées sur Mandroux et sur Revol.

Puisque le Front National sera présent au second tour et que Couderc, l'Uhémepétriste, n'est déjà plus qu'un cadavre politique.

Alors?

Vote blanc? Abstention?

Ou bien, l'échine courbée et la négociation de quelques misérables prébendes?

Demain sera un autre jour.

Dommage tout de même pour madame Hélène! Envoyée au casse pipe à l'insu de son plein gré (relisez mes deux ou trois chroniquouillettes consacrées à cette si tardive réaction de la cheftaine des solfériniens!)

Honte à ceux (plus que celles) qui, tapis dans l'ombre, ont initié, ici, cette mascarade.

L'odieux cumulard qui préside aux destinées du Conseil Généreux.

Ses lieutenants si bien installés dans leurs si confortables sinécures.

Cette horde de crétins qui ne pouvait ignorer que l'opération conduite par la cheftaine des solfériniens déboucherait sur un lamentable fiasco.

Oui, honte à eux!

Et puisque j'en suis à évoquer les crétins, je ne puis, hélas, résister à la tentation de flanquer une avoinée aux médiocres prophètes qui, dès le lendemain de l'élection du Minuscule, voilà à peine trois ans, annoncèrent la mort clinique du Front National.

Joffrin (à main) en tête.

Oracles imbéciles incapables de voir que l'électorat de la droite extrême se camoufle dans celui de l'autre droite lors des périodes de disette.

Mais le sujet est beaucoup trop grave pour que je n'y revienne pas au cours des prochains jours.

A Voce Rivolta!