Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Comédies
10 juin 2021

Soufflet

soufflet2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je le concède : c’est très vilain.

Très vilain de souffleter le Monarque.

Même à Tain l’Hermitage, accueillante bourgade nichée au cœur d’un vignoble qui produit quelques vins parmi ceux qui me ravirent le palais avant de m’embrumer l’esprit.

Montjoie ! Saint Denis !

Ont-ils crié, le souffletteur et son coquin à l’instant de l’accomplissement du geste sacrilège.

Un cri de guerre qui d’emblée me rendit le tandem antipathique.

Des calotins !

Royalistes de surcroit !

Donc haïssables.

L’eurent-ils moins été s’ils avaient crié Ravachol ! Bakounine ! ?

Je m’interroge tant il est vrai que la violence n’appartient pas à ma vision des relations sociales (et donc politiques).

Donc, à Tain l’Hermitage, notre Bon Roi Manu fut souffleté par un manant incapable de comprendre qu’il ne fit pas affront à la République mais à ce que j’appelle la Raie Publique.

Soit donc le domaine réservé des Enarchiants arrimés aux sinécures qui ne récompensent ni leurs mérites ni leurs talents mais leur docilité.

Puisqu’ils ne sont pas les serviteurs de l’Etat (et donc des citoyennes et des citoyens) mais les spadassins chargés de faire régner l’ordre capitaliste (et accessoirement monarchiant), le seul qui convienne aux Médéfieux et aux Banquouilleurs.

Au terme de ce médiocre fait divers, il fut beaucoup question chez les Editorialistes (qui sont aussi d’éminents moralistes) de cette violence dont ils affirment qu’elle dénature la vie de la démocratie à la française.

Sans doute.

Mais pour que leur raisonnement atteigne à sa cohérence, encore faudrait-il que ces Faiseurs d’Opinion(s) prennent d’abord le temps d’explorer les champs des violences qui caractérisent les relations à l’action politique.

Les violences physiques, dont les serviteurs de l’Etat s’arrogent le privilège, via ce qu’ils appellent pudiquement le maintien de l’ordre, lequel n’est rien d’autre – j’insiste - que l’ordre capitaliste.

Mais également les violences verbales, celles-là même dont notre Monarque n’est pas exempt.

Les Illettrées des abattoirs Gad, par exemple.

L’usage de mots qui ne dissimulent même pas le mépris dans lequel les Puissants tiennent les damnés de la terre.

(Il serait judicieux, à ce sujet, d’établir le florilège des formules blessantes, parfois même insultantes, qui parsemèrent les discours du Monarque et de ses Chambellans durant toutes les phases de la confinitude, eux qui savaient et qui s’adressaient aux foules immenses de celles et ceux qui ne savaient pas…)

L’affaire du soufflettement du Monarque par un mécréant encalottiné fit grand bruit.

Beaucoup plus de bruit que la multitude des violences ordinaires, celles que subissent les damnés de la terre.

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Comédies
Publicité
Archives
Newsletter
Publicité