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8 mai 2021

Solidarité prolétarienne

tam

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un beau geste.

Que je salue.

Marqué du sceau de la philanthropie, héritage d’un passé où tant et tant d’êtres humains rêvaient de se fondre dans le moule de l’internationalisme prolétarien.

Le comportement exemplaire de ma mie.

Ce mardi 4 mai, elle s’est arrêtée quelques instants dans l’enceinte de la médiathèque Emile Zola.

Ici, à Montpellier.

Puis elle en est ressortie, avec quelques livres enfouis dans son vaste sac.

Elle a marché jusqu’à la station où s’arrêtent les trams.

Place de l’Europe.

Sur le quai, son regard a croisé celui de deux adolescentes.

Des gosses affamées, qui n’osent pas quémander auprès des voyageurs les quelques piécettes nécessaires à l’achat d’un quignon de pain.

Des gosses qui ne parlent pas la belle langue autrefois maniée avec délicatesse par le nazi Louis-Ferdinand Céline.

A peine quelques mots d’usage commun.

Ma mie se dirige vers la machine qui fournit moyennant quelques euros le titre de transport qui permettra d’accéder dans le strict respect de la légalité républicaine à l’intérieur de la rame qui pointe son nez du côté des Rives du Lez.

Ma mie tapote sur l’écran afin de préciser la nature de sa commande.

Puis elle se conforme aux indications édictées par la machine, lesquelles se concluent par l’obligation d’introduire la carte bleue dans la fente destinée aux usages commerciaux.

Elle introduit l’objet.

Puis elle date le code confidentiel….

D’abord 4, puis 3…

Ma mie prend son temps.

Les deux adolescentes faméliques l’observent.

L’opération s’achève.

Ma mie récupère la carte bleue puis la range dans le sac qu’elle installe ensuite sur la pile des livres empruntés à la médiathèque Emile Zola.

Il ne lui reste alors qu’à retirer du boîtier le ticket qu’elle a payé.

La suite se raconte à peine.

L’arrêt de la rame, les portes qui s’ouvrent, une brève bousculade, les portes qui se referment, la rame qui reprend sa route.

Les deux adolescentes sont restées sur le quai : respectueuses de la légalité républicaine, ne possédant pas du ticket de transport adéquat, elles marcheront.

D’ailleurs ne voilà-t-il pas qu’elles accélèrent et même qu’elles se mettent à courir !

Ma mie les perd de vue.

Ma mie a accompli un acte de bienfaisance inspiré de l’internationalisme prolétarien.

Quelques minutes plus tard, les deux jeunes filles retirent 1000 euros au distributeur de la banque la plus proche de la médiathèque Emile Zola.

Je retrouve confiance en l’avenir : solidarité n’est pas encore un mot effacé du vocabulaire.

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