(re)J+124
Un an déjà.
De déconfinitude en reconfinitude.
Ballotté.
Etranger à moi-même.
Dans un monde qui marche à reculons.
Parmi des gens hagards.
Du nord ou de l’est, qu’importe.
Gavé de discours sentencieux.
Entendus c’est vrai, mais sans jamais les écouter.
Ma conscience dissoute dans les eaux voraces d’un marécage immonde.
Un an déjà.
Un an, et je suis toujours là.
Survivant.
Malgré moi.
Hanté par le désir de disparaître.
Disparaître.
M’évaporer.
Quelques heures.
Quelques jours.
Quelques siècles.
Ou, et plus banalement, m’abstraire de la mesure du temps.
Oui, vous savez, le tic-tac qui scande sans trêve ni repos le déroulement d’une vie.
Tic-tac.
Tic-tac.
De déconfinitude en reconfinitude.
Harcelé.
Bousculé.
Méprisé.
Honni par les Enarchiants et la foule de leurs subalternes.
Au printemps de quoi rêvais-tu,
Vieux monde clos comme une orange ?
Les milichiens traquent les rêves.
Les milichiens égorgent les rêveurs.
Je boucle la boucle.
De Pétain en Macron, deux mondes analogues, si ressemblants que j’en pleure de rage.