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6 mars 2017

Trocadéro

Adolphe_Thiers_LACMA_AC1992

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les voix de la très vieille France.

Cette France à l’éternité vacillante.

Celle qui se partage depuis que j’ai pris place sans l’avoir demandé sur cette terre aux sillons gavés de sang impur entre extrême droite et droite extrême.

Les voix qui dans un unisson approximatif entremêlent les chevrotements de Pétain et les mâles accents d’Afionlaraieforme.

Avec tous les choristes, interprètes d’hymnes guerriers dont de braves hussards de la République m’enseignèrent dès le début des années cinquante de l’autre siècle les couplets et les refrains.

« La République nous appelle

Sachons vaincre ou sachons mourir… »

Le beffroi de l’hôtel de ville.

En cette cité figée dans l’attente d’une autre guerre.

Dissimulant ses ruines à la va comme je te pousse.

Le carillon de l’hôtel de ville entonnant la ritournelle composée par un enfant du pays.

Un quasi belgien.

Méhul.

« Un Français doit vivre pour elle

Pour elle un Français doit mourir… »

Ce que je m’interdisais alors.

Ce que je m’interdis toujours.

Animé que je fus, animé que je suis toujours par une furieuse envie de vivre.

Place du Trocadéro, les ganaches entricolorisées ont réveillé en moi quelque chose de pire que du ressentiment.

Je le confirme : je les ai tous entrevus, tous entendus.

Pétain, bien entendu.

Mais aussi Thiers, sinistre versaillais et fossoyeur de la Commune.

Ferry, chantre de la colonisation (qui fut bel et bien un crime contre l’humanité).

Clémenceau et les millions de belles jeunesses sacrifiées entre Vosges et Picardie.

Laval.

Maurras.

Louis Ferdinand Céline, puisqu’il leur fallut bien un porte-plume à tous les amis d’Adolf.

En vrac.

De manière instinctive.

Donc arbitraire.

Afin d’exprimer toutes mes répugnances.

Tous ceux de l’après guerre.

La Seconde.

Du Général aux bras si longs jusqu’aux généraux félons.

Leurs comparses.

De prétendus républicains, ainsi proclamés de par la grâce de Solférinistes prêts à tous les reniements.

Si Moch.

Si Mollet.

La tribune érigée sur la place du Trocadéro.

Les clones de tous ceux qui furent le déshonneur de la France.

Serrés, agglutinés autour de l’époux de Pénélope affublé, lui, des atours du sauveur de la nation.

Ou plus exactement de leur France chrétienne.

Refoulant les paroles du cantique qu’entonnaient autrefois dans les rues de Charleville des cohortes de Vaticancaneurs.

Pour mieux glapir leur « Marseillaise » tout en agitant le drapeau de leurs nostalgies.

L’extrême droite s’est dotée d’une Virago en tout point semblable à son père.

La droite extrême pousse vers le trône l’ultime aberration générée par la matrice gaullienne, celle qui depuis soixante ans se vautre dans « Le coup d’état permanent ».

 

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