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9 juillet 2016

Chatteries

accouplement

 

 

 

 

 

 

 

 

Troisième nuit consécutive.

L’enfer !

L’enfer vers les profondeurs duquel je fus projeté vers deux heures trente.

De même manière que lors des deux nuits précédentes.

Des miaulements, des appels de détresse, amplifiés par les murailles en béton de la résidence.

Ceux qu’émet une chatte que ses maîtres retiennent prisonnière dans l’une des pièces de leur appartement.

Afin que ne se produise pas l’irrévocable.

Mais la chatte est une chatte : elle souhaite accueillir en sa matrice le patrimoine génétique d’un matou.

Donc elle hurle, s’arrête quelques minutes, reprend souffle puis hurle encore.

Impossible de retrouver le sommeil.

Je maudis l’animal.

Mais je sais aussi que le pire reste à venir : les appels désespérés de la chatte provoquent sous les massifs qui bordent l’immeuble l’irruption des matous du quartier.

Des matous qui s’affrontent illico.

Miaulements, feulements, bave crachée au visage des rivaux, rugissements, invectives.

Le langage des chats est difficile à traduire pour un animal humain de mon âge.

Sauf que je comprends tout de même qu’il n’y aura, au terme des affrontements, qu’un seul élu.

L’espèce féline diffère en effet de l’animal humain.

Il est courant, m’a-t-on raconté, de voir du côté du Cap d’Agde, haut lieu de perpétuation des traditions érotiques franchouillardes, des femelles humaines  encombrées de quatre, cinq, six mâles humains (et même plus) qui tous s’associent pour tenter de lui transférer, chacun à leur manière, et de façon quasi simultanée, leur patrimoine génétique.

Rien de tel chez les félins.

Dame chat n’accepte qu’un seul transfuseur.

Le vainqueur du tournoi.

Lui seul disposera du droit de déposer, lors d’un bref échange, les richesses accumulées en ses bourses intactes dans le réceptacle que dame chatte, au terme de l’offrande, léchera consciencieusement avant de s’enclore dans un sommeil réparateur.

Ce sommeil-là m’est interdit.

Dame chatte, je le rappelle, est retenue prisonnière dans une quelconque pièce d’un appartement par des animaux humains qui pour bénéficier, eux, de ce sommeil réparateur, s’enquiéssent peut-être leurs conduits auditifs.

Donc dame chatte persévère.

Jusqu’au tarissement, vers quatre ou cinq heures, de son potentiel vocal.

Deux étages plus bas, le vainqueur n’est qu’un lauréat provisoire.

D’autres matous affluent.

Les affrontements ne connaissent pas de trêves.

Il m’advient d’imaginer que la cacophonie s’entend depuis Narbonne jusqu’à Tarascon et que des peuplades humaines excédées s’en viendront bien vite exterminer les feulantes bestioles.

Que nenni !

De Narbonne jusqu’à Tarascon, les gens s’enquiéssent les conduits auditifs.

Alors, ils s’indiffèrent.

Chacun pour soi.

Sauf au Cap d’Agde, haut lieu de perpétuation des traditions érotiques franchouillardes.

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