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18 décembre 2014

Cuba si!

 

che_guevara_and_fidel_castro

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Que d’âneries, que de sottises proférées depuis cet instant où Obama et Castro (Raùl) annoncèrent le rétablissement des relations diplomatiques entre les USA et Cuba.

Un vide de cinquante-quatre longues années entre la Puissance Impérialiste et le modeste territoire que les Yankees avaient auparavant transformé en lupanar et en bordel.

L’histoire s’écrit ailleurs que dans cette modeste chroniquouillette.

L’histoire d’un affrontement disproportionné, celle d’un blocus qui n’est tout de même pas étranger aux souffrances qu’eut à endurer et qu’endure encore le peuple cubain.

Une histoire qui débuta en ces années de ma jeunesse, quand la Puissance Impérialiste régentait toutes les nations de l’Amérique qui ne devint latine qu’au terme d’une sanglante conquête conduite par la sainte alliance du sabre et du goupillon.

Je ne renie rien de l’admiration que j’ai voué alors à Fidel et au Che, à leur opiniâtre résistance à cet Impérialisme.

Avec Ferrat, j’ai chanté « Cuba si ».

Les désillusions ne s’en vinrent que plus tard, lorsque le libertaire qui sommeillait en moi s’insupporta devant la captation du pouvoir par des hommes vieillissants et leurs clans de redevables.

Mais par pitié, que l’on cesse d’ériger l’Amérique, fusse-t-elle celle d’un Obama en bout de course, en parangon de toutes les vertus.

Durant des dizaines d’années, cette Amérique-là imposa aux peuples latino-américains par le fer et le feu des régimes tous plus abominables les uns que les autres.

Au Chili, bien entendu.

Mais aussi au Brésil, en Argentine, en Uruguay, en Bolivie, au Pérou, au Paraguay, à Saint-Domingue, en Haïti, au Guatemala, au Salvador….

Combien de milliers, de dizaines de milliers d’hommes et de femmes furent massacrés pour le seul profit de l’Opulente Amérique et de ses multinationales ?

Combien de crimes contre l’humanité restés à tout jamais impunis, mais qui furent tous commis avec le soutien militaire et financier des Maîtres du Monde ?

Le chapitre qui s’est refermé hier s’écrivit en lettres de sang.

Puisque l’Amérique des prédécesseurs d’Obama le voulut ainsi.

Les dérives d’un pouvoir cubain qui n’a plus de socialiste qu’un habillage factice sont exécrables.

Mais, à mes yeux, il est autant médiocre que crapuleux d’en user comme d’un rideau de fumée visant à dissimuler les infâmes turpitudes commises par cette Amérique-là.

Peut-être serait-il plus judicieux d’analyser et donc de comprendre ce que fut le rôle de Cuba en ces années où les soldatesques à la solde des Yankees massacraient celles et ceux qui, sur ce lointain continent, réclamaient un peu plus de justice, de liberté, de démocratie ?

Ce qui m’exaspère dans tout ce que je lis et j’entends depuis bientôt vingt-quatre heures, c’est l’admiration béate à l’égard du Puissant, le mépris même pas dissimulé à l’encontre du Pauvre.

Pire encore : cette certitude, mortifère pour la démocratie, qu’il n’est point de salut hors d’un suivisme servile du prétendu modèle américain.

La destinée du peuple cubain aurait-elle été autre si Fidel, le Che et leurs compagnons n’avaient pas mis à bas la dictature de Batista, fidèle chien de garde au service des Yankees ?

Le Grand Désordre Capitaliste lui aurait-il apporté la prospérité et cette liberté qui lui font tant défaut ?

Tous les coglione qui depuis près de vingt-quatre heures applaudissent à la « victoire » américaine, à la soumission probable de Cuba à ce Grand Désordre Capitaliste, tous ces coglione me révulsent.

Ce sont les mêmes qui s’indignent, certes à juste titre, devant les massacres d’enfants perpétrés au Pakistan par des Fous d’Allah, mais qui s’avèrent infoutus de formuler ne serait-ce que la moindre interrogation sur les effets dits collatéraux sur tant d’autres enfants des bombes dont les Occidentaux font un usage évidemment parcimonieux et chirurgical au Moyen-Orient.

Le Grand Désordre Capitaliste triomphe.

Sur l’échiquier international dont il est le Grand Maître.

Le pion cubain ne lui opposera plus de résistance.

Mais celle qui fut sienne durant plus de cinquante ans mérite mieux que ce dédain et cette joie obscène.

 

A Voce Rivolta !

 

Jean Ferrat, Cuba si

 

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