Les naufrageurs

Ca ressemble à ce vieux dicton qui dit que pour se débarrasser de son chien, il suffit d’affirmer qu’il est atteint de la rage.

Ca, c’est-à-dire la SNCM, société prétendument nationale dont le sort funeste est longuement commenté depuis deux ou trois jours par la Médiatouillerie.

Prétendument nationale, puisque des détricoteurs de la République en confièrent les destinées aux plus affamés des affairistes, ceux de Veolia via leur filiale TRANSDEV.

Veolia qui d’ailleurs magouilla dès le printemps 2013 pour devenir directement l’actionnaire majoritaire (66%) d’une société déjà proche du naufrage.

Je précise cela, car pas plus tard que ce lundi 3 novembre, un Bafouilleux Itératif, chargé de poser au patron de TRANSDEV les questions qui ne fâchent surtout pas, cet inconsistant Zozo n’eut même pas le courage d’évoquer les liens inaliénables qui unissent la société mère (Veolia) et sa filiale (TRANSDEV).

Voilà donc que s’annonce la mort, programmée depuis fort longtemps, d’une des dernières entreprises de Service Public.

Il est commode pour celles et ceux qui se préparent à accompagner le corbillard en entonnant un hymne à la joie plutôt qu’un requiem de s’en prendre aux soutiers, ces gueux dont les grèves passées expliqueraient à elles seules la faillite de l’entreprise.

Ces foutriquets se dédouanent en effet à bon compte.

Le naufrage de la SNCM, c’est d’abord et avant tout la conséquence d’une politique délibérée, une politique conduite par des idéologues obtus aux yeux desquels le Service Public est un concept suranné.

D’où l’acharnement qu’ils mettent à créer les conditions du naufrage.

Avec la même foi aveugle qui fait d’eux les fossoyeurs des services de santé publique, d’enseignement public, de la poste et de tout ce que l’Etat régentait autre fois au nom du Bien Public.

Qui donc réclamera des comptes à TRANSDEV et à Veolia ?

Dans le fatras des discours convenus émerge le soulagement des lâches, heureux de se délivrer de ce qu’ils considèrent comme un fardeau.

Que les Corses se démerdent avec cette autre exigence surannée, la continuité territoriale !

Les Commis de l’Etat et les Coquins de Veolia ont bien d’autres chats à fouetter, non ?

Chacun dans leurs domaines respectifs.

A l’allure où vont les choses, l’Etat n’assumera bientôt plus que les missions répressives à l’encontre de son propre Peuple.

Les Affairistes quant à eux empocheront les faramineux dividendes extorqués des poches de celles et ceux qui ne sont déjà plus considérés comme des citoyens.