Oraclaisons

Dans des autrefois bien lointains, je me serais installé sur le divan, face au transfuseur d’images colorisées, et j’aurais pieusement écouté les oraclaisons du Monarque.

J’y suis convié aujourd’hui même par la Médiatouillerie frénétisée par ce non-évènement que constitue la présence de François au beau milieu de l’écran, parmi quelques icônes électroménagères.

Je n’obéirai évidemment pas à leurs injonctions.

Allongé sous ma couette, je m’immergerai dans la lecture d’un roman, une activité plus saine et infiniment plus enrichissante que l’écoute de  l’interview de complaisance au cours de laquelle quatre coglione seront censés poser au Monarque les questions qui tarabustent le Peuple.

Une farce triviale qui ne mérite que mépris.

Tant il est vrai que ce Monarque n’a jamais cessé d’abuser le Peuple, de lui mentir, de lui conter des fariboles.

L’Homme au scooter ne fut jamais socialiste.

L’Enarchiant fut, dès ses vertes années, converti aux valeurs délétères du libéralisme pur et dur, c’est-à-dire à la soumission au Grand Désordre Capitaliste.

Durant trente ans, il endossa une tenue de camouflage et pérora de telle façon que le Peuple se laissa convaincre de sa bonne foi.

Mais dès son élection, il s’en revint à ses fondamentaux, ceux qui lui furent enseignés par les petits maîtres qui n’eurent jamais de cesse que de conchier le socialisme.

La seule vue du tout petit bonhomme me révulse.

Lorsque, ce soir, je refermerai le livre, lorsque mes yeux se fermeront et que je me concéderai mes premiers rêves, il est à peu près certain que ces rêves-là m’emporteront aux confins des élans révolutionnaires, lors de ces journées peut-être pas si lointaines, où le Peuple s’élancera à l’assaut des citadelles au cœur desquelles la caste qui fédère Enarchiants, Médéfieux et Affairistes prolifère pis que la vérole sur le bas clergé.

J’accorderai même, au nom de moi-même et du Peuple, le droit au Monarque de fuir sur son scooter jusqu’à ces terres corréziennes qu’il partage avec Jacoucouille et son affriolante Bernadette.

Tant il est vrai que je ne puis supporter la vue du sang.

Bonne nuit, les petits.