COMEDIE (35)

La pétaudière!

Quoi que tu fais donc, notre Hélène, hein?

Voilà-t-il pas que le mercredi 7 septembre, aux alentours de treize heures, des odeurs de gaz se répandent en haut de la rue saint Guilhem.

Panique quasi générale.

Une fuite!

Les pompiers rappliquent daredare.

Mais, puisque dans des rues piétonnantes, la priorité est aux automobiles, le véhicule des pompiers est bloqué "à 80 mètres de la fuite" (source Libre Midi).

Le grand boum ne s'est toutefois pas produit.

Et c'est tant mieux.

Mais nom de dieu notre Hélène, viens t'en faire un tour du côté des halles Castellane où j'effectue le plupart de mes emplettes matutinales!

Viens t'en constater le foutoir!

Entre ceux qui livrent, ceux qui se délivrent et ceux qui baguenaudent.

L'entremêlement de tous les véhicules!

C'est vrai, je te le concède: le camionneur et l'automobiliste sont aussi des électeurs.

(Tout comme le scoutériste ou le motard!)

Mais je m'autorise à te faire remarquer qu'ils sont également des citoyens.

J'introduis cette nuance car l'électeur oublie bien trop souvent ses devoirs de citoyen.

Le citoyen qui, en principe, est respectueux des lois et règlements.

Mais que si l'Elue se hasarde à faire respecter les lois et règlements, elle prend le risque de se fâcher avec l'électeur.

Sauf que le Bien Public est d'abord et avant tout une affaire de citoyen.

Non?

Trop c'est trop!

Cette affaire d'état.

Dont toute la presse (y compris le Canard Enchaîné) fait ses choux blancs.

(Existe-t-il une recette de pizza au chou blanc?)

42 000 euros déboursés par la fédération socialiste de l'Hérault lorsqu'elle était pilotée par ce brave et honnête homme qui va son train de sénateur!

Et alors?

De triviaux frais de bouche, un point c'est tout!

C'est qu'il faut les sustenter les militants/supporters qui ne ménagent ni leur temps ni leur peine dans ces obscures autant que bénévoles activités que la Médiatouillerie, la Grande Confusionniste, n'évoque jamais.

Alors qu'elle salit l'honneur d'un homme intègre pour les

quelques pizzas grâce auxquelles les militants/supporters reconstituèrent leur force de travail au terme de longues journées de distribution de tracts et de collage d'affiches à la gloire de l'Immense Disparu.

D'ailleurs, je tiens à faire remarquer à tous les plumitifs intransigeants, que ces agapes prétendument singulières ne franchirent pas les limites du tolérable, voire même du raisonnable.

La preuve?

Vous ne trouvez nulle part les traces de factures de bonbonnes de vin rosé ou de barriques de vin rouge.

Rien.

Ce qui laisse supposer que si les militants/supporters s'empiffraient de pizzas, ils se contentaient d'eau frêche, sans même lui ajouter une goutte de sirops d'orgeat ou de menthe, pour arroser ce mets particulièrement roboratif.

Quant aux allusions perfides sur les liens fraternels et quasiment familiaux entre le pizzaïolo et ce brave homme de sénateur qui va son train, elles illustrent l'ignominie d'une profession en déshérence.

Qu'auraient-ils écrit, tous ces besogneux si le Bedeau s'était autorisé, conformément à son statut de sénateur qui va son train, à convier les militants/supporters à des agapes d'une autre nature?

Chez les frères Pourcelet, par exemple, au "Jardin d'Essence"?

Mais non, à la façon de Tonton Georges, le sétois, le Bedeau l'a joué modeste.

Pas la moindre trace d'un remake héraultais de "La Grande Bouffe".

Du simple.

Du populaire.

Digne d'un ancien cheminot.

Du vrai.

De l'authentique.

Et c'est bien cela qui dérange!

A l'heure où j'écris ces lignes, un autre sénateur, socialiste lui aussi, entre dans le bureau d'un juge marseillais.

Un sénateur à qui le juge semble reprocher d'avoir poussé un peu loin l'esprit de famille.

Mémée Guérini.....