Foutaises

Quoi?

Substituer à notre Bon Roi, en mai 2012, un Monarque ou une Monarquette ornementé(e) d'une rose fanée?

Pis qu'une hérésie, une injure faite au bon sens et à l'intelligence.

Prenez le temps de réfléchir ne serait-ce que quelques minutes.

Parmi tous les Rois qui se sont succédé depuis que notre raie publique est devenue cinquième, lequel a révélé autant de vertus que celui qui engrossa Kékunkimadi?

Hein?

Qui?

Charles? Chassé d'Alger par quelques généraux félons puis par des hordes dépenaillées de révolutionnaires. Contraint de fuir en Allemagne lors des semaines point très sanglantes de mai 1968 afin d'y réclamer le soutien de cette vieille ganache de Massu. Concédant enfin à la classe ouvrière quelques miettes du festin dont les Médéfieux d'alors prétendaient les exclure.

Georges? Qui se souvient encore de ce Roi débonnaire? De ce Grand Désabusant? Dont la seule vertu fut d'assoupir la France.

Valéry? Le seul de nos Monarques qui ait mis les mains dans les poubelles tout en continuant à jouer de l'accordéon, deux diamants de Bokassa insinués dans son fondement.

François dit (affectueusement) Tonton. Un Roi de Gauche qui effectua une révolution à l'envers avant de faillir mourir étouffé sous le quintal et demi de Onkel Helmut. Cohabitationniste itératif, il refit à la France le fameux coup de Jarnac.

Jacques? La seule fréquentation des bovidés lui valut l'estime et l'affection de cette autre France qui croit encore que Jehanne mourut en la bonne ville de Rouen toujours dotée de son pucelage.

Nicolas?

Oui, Nicolas!

Le seul des Monarques de la cinquième raie publique qui, en quelques mois, nous ait gagné deux guerres.

Car, et il ne faut jamais l'oublier, ce Monarque-là est le Chef Suprême de nos Glorieuses Armées!

Non content d'en être le stratège, il en est l'inspirateur, celui qui, à l'instar de Panoléon, exalte les plus beaux sentiments patriotiques chez nos valeureux militaires.

Quel Roi de la raie publique, quel chef d'état franchouillard a, dans ses fonctions de Chef Suprême des Armées, remporté deux guerres en moins de six mois?

Oui.

Deux guerres.

D'Abidjan à Tripoli.

Deux tyrans vaincus.

Deux tyrans humiliés.

Abidjan et Tripoli libérés!

Grâce à qui, je vous le demande?

Grâce à Notre Bon Nicolas!

Qui vous les roula dans la farine, les deux tyrans!

Tenez, Momo, que Notre Bon Nicolas reçut en son élyséen palais et auquel il accorda l'autorisation d'installer son harem sur une pelouse parisienne.

Couillonné le Momo.

Par Notre Bon Nicolas qui préparait déjà, en l'accueillant, le plan démoniaque de sa destitution.

Car Notre Bon Nicolas n'a de cesse que d'instaurer la démocratie partout sur cette terre.

La vraie démocratie, la notre, la franchouillarde.

Alors, il guerroie Notre Bon Nicolas.

Il guerroie, mais il prend également le temps de se pencher sur le sort de ses sujets.

La France merdoie?

La France s'enfonce dans la crise?

Charles, Georges, Valéry, François et Jacques auraient puisé dans l'escarcelle des pauvres.

Nicolas, Notre Bon Roi, lui, ose l'impensable, l'inimaginable: pomper le fric dans les coffres-forts.

Sans même solliciter l'avis de l'onctueux cureton dont il avait fait l'un de ses Chambellans (puis qu'il congédia, ne pouvant s'accommoder du voisinage d'un faux-cul).

Alors?

A quoi bon changer de Monarque en mai 2012 puisque la France dispose du meilleur parmi ceux qui régnèrent sur notre nation vieillissante au cours des cinquante dernières années?

Remplacer ce Bon Roi qui atteint à peine au meilleur de son possible par l'Inconsistant, le Farfadet, François le Batave?

Ou bien encore par la fille de Jacques, celui qui régna sur l'Europe mais refusa de se lancer à la conquête du vil, du méprisable royaume de France?

Foutaises!

Non?

Je vous rassure toutefois: je suis un abstentionniste plus résolu que jamais à ignorer la farce électorale qui se met en scène sous le regard émervouillé de nos politotologues.

Curagiù!