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Comédies
23 août 2011

COMEDIE (33)

Une charmante (?) idiote doublée d'une écervelée avinée, au volant d'un cercueil à roulettes, laisse sur le bitume, un vendredi soir, un cadavre et deux blessés.
L'accident con.
Inexcusable.
Impardonnable.
Et voilà que les censeurs, non contents de clamer leur indignation, exigent l'interdiction.
L'interdiction des Estivales.
Cet espace festif où, chaque vendredi soir, des milliers de gens s'en viennent déguster les vins languedociens tout en se sustentant de choses simples (mais loin d'être toujours délicieuses!)..
Les esprits bornés, façonnés par vingt longues années de discours sécuritaires, n'ont rien d'autre à préconiser que l'interdiction.
Leurs rêves, plus sordides que mesquins: installer des chiens de garde à tous les coins de rue, sous d'immenses panneaux énumérant la multitude des interdictions.
Alors même que notre ravissante (?) idiote eût tout aussi bien pu s'aviner chez elle, ou chez des proches, ou bien encore chez des amis, dans un bar, dans une de ces boîtes où l'on boit plus que l'on ne danse, voire même dans une sacristie, avec du vin de messe, en la compagnie d'un curé ayant glissé une marguerite entre les pages de son missel.
L'interdiction, c'est avant tout l'art infiniment médiocre de s'éviter de poser les vraies questions.
C'est donc l'incapacité radicale d'imaginer des réponses intelligentes et de leur adjoindre les moyens afférents.
Pourquoi, par exemple, les jeunes et les moins jeunes boivent-ils?
Sans attendre que leur soient proposées des Estivales et autres Ferias?
Pourquoi outrepassent-ils parfois les doses homéopathiques qui leur permettraient de piloter leur cercueil à roulettes dans des conditions à peu près normales?
La consommation d'alcool n'appartient-elle pas à des rituels sociaux?
La consommation d'alcool ne constitue-t-elles pas une source non négligeable de rentrées fiscales pour l'Etat (Mère)?
Que penser, par exemple, de ce genre de publicité?
DSC01308
Voilà: c'est Muscat!
Une publicité faux-cul, comme toutes les publicités du même genre.
Une publicité assortie des réserves d'usage: "l'abus d'alcool nuit gravement à la santé"!
L'interdiction serait une mesure tout aussi absurde qu'imbécile.
Ce dont notre société a besoin, ce n'est pas de chiens de garde.
Notre société a un urgent besoin d'éducateurs, d'hommes et femmes capables d'aider, de comprendre, d'analyser, d'assister, de tracer des pistes.
Notre société a un urgent besoin d'une presse qui informe, qui analyse, qui trace des sillons.
Les chiens de garde ne valent que pour la société des égoïsmes, la société des replis identitaires, la société soumise à la violence prétendument légitime perpétrée par l'Etat.
La société dont je ne veux pas.
 
 
Ce lundi 22 août, le "Diago" a diffusé un documentaire intitulé "Acqua in bocca".
Un documentaire réalisé par Pascale Thirode.
Un documentaire plutôt bien fagoté et qui traite de l'épineux sujet des "secrets de famille".
En l'occurrence, et pour ce film, la mort du grand-père en 1944.
Une mort dans des conditions a priori mystérieuses qui pourraient être liées aux règlements de compte qui suivirent la Libération.
Pascale Thiron a donc enquêté.
Pascale Thiron s'est mise en scène, dans la compagnie de ses deux adolescentes de filles, pour tenter de démêler le vrai du faux.
Un exercice périlleux dès lors qu'il s'agit de se confronter à celles et ceux qui sont sensés détenir des parts de vérité.
(Avec un superbe moment d'anthologie lorsque la réalisatrice interroge l'un des anciens responsables communistes de la résistance!)
Un exercice d'autant plus périlleux que le grand-père maternel vécut et mourut en Corse.
Où l'omerta (acqua in bocca) est de règle.
Et bien que le documentaire mette en évidence que le "secret de famille" n'est pas une affaire spécifiquement corse.
(Je le confirme: j'ai dû lire, au cours des deux dernières années, une bonne vingtaine de romans qui sous les formes les plus divers traitent tous des "secrets de famille". En Europe, bien sûr. Mais aussi en Amérique, en Australie.....)
Ce qui n'a guère dérangé l'un des plumitifs du Libre Midi chargé d'annoncer la projection de ce documentaire: ce crétin-là, imbibé de tous les lieux communs, a réussi l'exploit d'introduire le mot "maffia" pour évoquer la Corse dans son articulet!
Mais, et pour conclure, qu'il est difficile de passer quatre vingt minutes dans la salle 6 du Diago.
On y étouffe!
On y transpire à grosses gouttes.
Et, cerise sur la gâteau, on y subit une sono totalement pourrie!
D'où ma désertion avant même que ne s'ouvre la discussion avec la réalisatrice!
(Puisque j'en suis à "parler" de cinéma, je conseille "La vita tranquilla", un supebe film italien, une vraie et poignante tragédie, un film que la critique franchouillarde a le plus souvent ignoré.)
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