Rossignol
Serais-je sujet, à l'instar de cette pauvre Jehanne d'Arc, à des hallucinations auditives?
Passant, ce matin même, à proximité de l'hôtel de ville, j'ai entendu un duo répéter dans l'enceinte même de la maison commune, sous la houlette d'une tierce personne aux évidentes compétences en matière de musicologie, une ritournelle qui fit, en grande partie, la gloire de Luis Mariano.
Les paroles?
Les plus anciens se souviendront du refrain.
"Rossignol, Rossignol de mes amours
Dès que minuit sonnera,
Quand la lune brillera,
Viens chanter sous ma fenêtre.
Rossignol, Rossignol de mes amours
Quand ton chant s'élèvera,
Mon chagrin s'envolera
Et l'amour viendra peut-être.
Ce soir, sous ma fenêtre
Reviens, gentil Rossignol."
Certes, notre duo n'est pas encore au point. Mais ça ne saurait plus tarder. Le musicocologue, qui faillit bien accompagner les élans post-révolutionnaires bédariciens des années 90, ayant indiqué, me semble-t-il, qu'un concert était déjà programmé, nuitamment, sous les fenêtres du premier magistrat d'une commune proche de ce havre de paix et de prospérité qu'est Palavas.
Ultimes précisions. Il m'a semblé reconnaître dans la voix du ténor mâle celle de cet homme émérite récemment décoré par Monsieur le Préfet de l'ordre du Mérite Maritime. J'en déduis donc que la voix de baryton (toutefois contrariée par des inflexions de contre-ut) n'est autre que celle que notre Edile.
Mais tout ceci, je le repéte, ne relève peut-être que de l'hallucination auditive.