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30 juin 2008

Errata

Je méaculpate!

Dans mon récent "Antigone", je situais en 2005 l'épisode du crime.

Puis, le lendemain, assailli par le doute, j'entrepris de farfouiller parmi la multitude de mes chroniquouillettes.

L'erreur est humaines, certes.

Mais tout de même! Non! Je ne m'absoudrai pas!

Le crime eut lieu en 2004!

Comme en témoigne ce texte, publié le lundi 12 janvier de cette année-là.

"De dépliants dépliables annoncèrent, avant même la Noël, parmi une douzaine d'autres spectacles, pour le lundi 8 mars, l'Antigone d'Anouilh, dans une mise en scène de Robert Hossein. Une telle représentation, en une date qui est celle de la journée internationale de la femme, laissait penser à un clin d'oeil somme toute respectable à cet évènement d'importance.

Il n'en sera rien. La représentation est annulée. Sur décision de l'Edile qui invoque une délibération adoptée par son conseil municipal, "délibération qui prévoit d'accueillir les meetings de tous les partis autorisés" (sic)!

Le lundi 8 mars, (Le Pen) tiendra meeting dans la salle où devait se produire la troupe de Robert Hossein. (Le Pen) a exigé. Le soutier raffarinant n'a émis aucune objection. Bien au contraire: il s'est soumis et a concédé à (Le Pen) le privilège de se produire sur cette scène où Antigone avait initialement été conviée à affronter Créon.

"En refusant la salle au Front National, nous (sic!) ferions de son leader un martyr, ce dont je me refuse. Laissons-le donc s'exprimer pour que les gens voient ce qu'il est réellement."

Duplicité? Complicité avec (Le Pen)? Cricridamour caresse dans le sens du poil les trente et quelques pour cent des votants qui, à Palavas, d'un scrutin à l'autre, portent leurs suffrages sur le parti de la droite extrême.

Cette lâche décision me révulse."

Puis je concluais ma diatribe en citant Anouilh (Antigone affronte Créon):

"Comme mon père, oui! Nous sommes de ceux qui posent les questions jusqu'au bout. Jusqu'à ce qu'il ne reste vraiment plus la plus petite chance d'espoir vivante, la plus petite chance d'espoir à étrangler. Nous sommes de ceux qui lui sautent dessus quand ils le rencontrent, votre cher espoir, votre sale espoir!.... Ah, vos têtes, vos pauvres têtes de candidats au bonheur! C'est vous qui êtes laids, même les plus beaux. Vous avez tous quelque chose de laid au coin de l'oeil ou de la bouche. Tu l'as bien dit tout à l'heure, Créon, la cuisine. Vous avez des têtes de cuisiniers."

La nuit portant conseil, le lendemain (mardi 13 janvier 2004), je reprenais la plume et adressais un courrier à quelques journaux. Non sans avoir, au préalable, réparé une erreur: la mise en scène de "Antigone" avait été réalisée par Nicolas Briançon (Robert Hossein étant le producteur du spectacle).

".... Je ne fréquente pas le Théâtre Ephémère de Palavas. Mais j'avais retenu, dans la programmation de la saison 2004, une date singulière: celle du lundi 8 mars. En cette journée internationale de la femme, "Antigone", la pièce d'Anouilh, était à l'affiche. Rencontre fortuite? Sans doute. Mais je m'étais résolu à y voir comme un symbole, l'expression d'une volonté à accompagner l'évènement, de lui donner du sens, d'en appeler à l'émotion et à l'intelligence.

Et voilà qu'hier, par l'entremise du quotidien local, j'ai découvert que l'édile palavasien (et accessoirement député), raffarinochiraquien patenté,avait décrété la mise à mort d'Antigone.Sans autre forme de procès. Sous le prétexte que Le Pen lui réclamait, pour ce même lundi 8 mars, la salle où, tout à la fois, se produisent les spectacles et se tiennent les meetings politiques. Puisque la "démocratie" impose ses contraintes et que Christian Jeanjean se doit de fournir des lieux d'expression aux "partis autorisés" (sic)! Qu'il est donc accessoire de présenter "Antigone" le lundi 8 mars, mais qu'il est logique de concéder, ce même jour, au leader de l'extrême droite l'autorisation d'éructer, sur la scène palavasienne, la litanie de ses propos racistes et xénophobes.

La nausée me submerge. Je l'apaise, je la soigne en relisant, pour la troisième fois depuis la découverte de ce forfait, la pièce de Jean Anouilh......"

Voilà!

A l'intention de moi-même qui ait parfois la mémoire courte.

A l'intention des écrivaines et des écrivains, des éditrices et des éditeurs, des journalistes, de toutes celles et de tous ceux dont la conscience ne s'accommode pas des médiocres compromis et qui sont (peut-être?) conviés à séjourner à Palavas les 26 et 27 juillet prochains.

Voilà un utile rappel de faits avérés.

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