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4 août 2022

C'eravamo tanto amati

scola

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Avant que d’être dissipé en fines particules de cendres, je m’accorde le plaisir de retrouver quelques-unes des œuvres, celles dont ma mémoire ne s’était jamais défaite. « Jean-Christophe » (de Romain Rolland) par exemple. Roman que je relis plus de 60 ans après avoir, pour la première fois, m’être insinué dans cette œuvre dont quelques-uns de mes ainés m’avaient vanté les exceptionnelles qualités. Aujourd’hui, qui lit Romain Rolland ? Qui fréquente cet écrivain dont j’ai pourtant la certitude qu’il appartient au Panthéon de la littérature de la langue française ? En ce foutu pays où de manière transversale les élites culturelles ne jurent que par le nazi Céline, le Gallimerdeux qui commit à la fois « Voyage au bout de la nuit » et « Bagatelles pour un massacre ».

Ce récent mercredi 3 août, allez savoir pourquoi, j’ai ressenti l’urgente nécessité de revoir un film italien, le film d’Ettore Scola que je considère comme le chef d’œuvre de ce cinéaste d’exception. Un film qui m’enthousiasma et tant m’émut lors de sa première projection. 1974 ? 1975 ? En une époque où j’étais encore ce qu’il est convenu d’appeler un jeune homme. Un film qui me parla directement, moi qui pataugeais alors dans mes engagements et qui me cherchais de ces vérités que rien dans l’histoire en cours ne viendrait contrarier. C’eravamo tanto amati. Un beau titre italien dont la transposition en langue française donna Nous nous sommes tant aimés.

Ce récent mercredi 3 août (2022), face à mon petit écran, j’ai rajeuni de près de cinquante ans. Emu, bouleversé, ne parvenant pas à contenir mes larmes. Tant ils sont beaux les personnages mis en scène par Ettore Scola. Ces hommes qui furent des Résistants puis qui, les nazis boutés hors de la péninsule, sont mis dans l’obligation de s’installer dans la vie ordinaire. Le travail. Les amours. Entre autres. Resteront-ils fidèles à ce que furent leurs engagements de jeunesse ? Scola les dépeint dans le contexte de ce que fut leur statut social originel et dans le cadre des réalités sociales italiennes des années 1950/1960: le jeune et fringant avocat, le prof en tantinet dogmatique et exalté par les perspectives révolutionnaires, le brancardier qui est dans ce film l’emblème de la classe ouvrière, et cette femme qu’on ne peut qu’aimer, qu’à leur façon et chacun leur tour ils aimeront. Avec de prodigieux comédienne et comédiens dans chacun des rôles.

Voilà. Ce récent mercredi 3 août s’écrivit trop vite, trop tôt le mot Fin. Comme commence à s’écrire le même mot qui me signifiera le terme de mon existence.

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