Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Comédies
29 mars 2020

J+13

DSCN6910

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J+13

Manchedi.

Clochinaisons muettes.

Les bénitiers débordent.

Si peu de génuflexionnistes qu’il n’est pratiquement plus de crises soudaines d’arthrose.

Ce qui offre un peu de repos aux personnels des urgences du CHU de Montpellier.

En temps ordinaire, dans ce service, l’afflux d’ouailles arthrosées génère un désordre considérable.

Le manchedi.

Donc la veille du lundi.

 

Je coche les jours de ma confinaison sur des feuillets d’un papier qui n’est peut-être plus hygiénique.

A force d’être effleuré, touché, palpé par des doigts qui ont peut-être récupéré sur la peau d’une orange ou d’une banane le maudit virus qui a provoqué le décès inopinable d’un des plus beaux fleurons de la Raie Publique.

Tout se concentre sur les feuillets de ce papier qui n’est peut-être plus hygiénique.

D’ailleurs, qui peut prétendre aujourd’hui qu’il est en contact permanent avec des choses hygiéniques ?

Qui ?

Le Monarque ?

J’esclaffe.

Un Monarque effleure et papouille tout et n’importe quoi.

A tout moment du jour et de la nuit.

Même masqué, il n’est pas à l’abri d’une intrusion de la Chose.

Tenez, Boris lui-même.

Un Monarque de seconde zone, il est vrai, contraint de courber l’échine devant Bebeth lorsqu’il croise la bientôt centenaire dans les travées de Westminster.

Mais un Monarque tout de même, convié à la table des plus notoires des autres Monarques pour jouer au Monopoly.

Pauvre Boris.

Rien n’a vraiment changé depuis que les médicastres l’ont confiné, là-bas, du côté de Londres (cité bouffie d’orgueil, puisque si éloignée de Saint-Martin, de ses meuses et de ses pressoirs, qu’elle en a perdu le sens du partage).

 

Je coche les jours.

Les nuits aussi.

La lecture des œuvres complètes de Brigitte Lahaye m’aide à surmonter la dépression dans laquelle je m’enfonçais depuis le milieu de la semaine qui vient de s’écouler.

Tout plein de rebondissements dans les bouquins de Brigitte Lahaye.

Différents de ceux commis par Thomas Képiti, si linéaires ceux-là.

Couleurs vives et chatoyantes pour des successions d’arcs-en-ciel que dans les plus folles de mes fantasmagories, je n’avais osées concevoir.

 

Ensoleillement.

Fenêtres larges ouvertes.

Comme une invitation aux coronavirus à s’installer en ma chambrette et à s’harmoniser nuitamment avec ma vieille carcasse dont j’affirme une fois encore qu’elle n’a pas la moindre envie de vivre la suite.

L’après.

L’enfer.

Le vrai.

Le triomphe des Crapules et de leurs Valets.

 

Serais-je encore en état de confinaison, dans six ou sept semaines, lorsque débutera le temps des cerises ?

Il a fleuri, le cerisier du jardin.

Généreux.

Juliette ?

Si nous chantions comme autrefois ?

Tu sais, les soirs d’été, au pays d’Ardenne ?

Parmi les criaillements des hirondelles dont les envolées effleuraient la tonnelle recouverte de houblon ?

J’aimerai toujours le temps des cerises

C’est de ce temps-là que je garde au cœur

Une plaie ouverte

Une autre guerre, tiens.

La Commune.

Les Prussiens.

Adolphe Thiers.

L’ignoble Adolphe Thiers.

Les guerres me cernent de partout.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Comédies
Publicité
Archives
Newsletter
Publicité