Corbillards

Il est inélégant de tirer des rafales sur une ambulance.

Fusse, en ces temps troublés, avec une kalachnikov.

Mais l’interdit prévaut-il dès lors qu’il s’agit d’un corbillard ?

Mieux encore : d’un convoi de corbillards qui sillonne les routes de France et entasse les cadavres des édiles socialistes victimes de la vindicte populaire.

Avant que de les confier aux flammes salvatrices d’un crematorium dissimulé sous de banlieusardes frondaisons.

Je n’ai pas versé la plus petite larme, je n’ai fait entendre ni plainte ni gémissement.

Ce qu’il advient depuis la nuit dernière aux camarades socialistes avait commencé à se manifester dès les premiers jours du règne de François le Débonnaire.

Un ras le bol mâtiné d’incompréhension et (ou) d’incrédulité.

François le Débonnaire n’avait pas été élu pour mettre en œuvre une politique si peu différente de celle que la droite venait de faire subir au Peuple de France.

François le Débonnaire n’avait pas été élu pour nouer en catimini une alliance avec les Médéfieux et les Banquouilleurs.

François le Débonnaire avait été élu pour mener la guerre à la Finance.

François le Débonnaire a trahi.

Ses troupes paient le prix de cette trahison.

Ce qui n’est que justice.

J’ajoute que François le Débonnaire n’avait pas été élu pour conduire au Mali et en Centre-Afrique des guerres dont les vrais objectifs se dissimulent derrière un verbiage aux couleurs d’un humanitarisme qui est le cadet des soucis des patrons d’Areva.

François le Débonnaire n’avait pas été élu pour jouer les matamores à bonne distance de Vladimir.

Il n’avait reçu qu’une mission : soutenir et aider le Peuple si peu considéré par les Médéfieux et les Banquouilleurs.

Le Peuple s’insupporte de la félonie.

Je réprouve le penchant de plus en plus manifeste qui pousse des tas de braves dans les bras de la Marinasseuse.

Mais j’entends leur souffrance.

Ils ont beaucoup trop enduré.

Donc ils essaient de se faire entendre avec les moyens que la société met à leur disposition.

C’est un cri de désespoir que le Muguet Nantais et ses pairs feignent de ne pas entendre.

Qu’ils ne traduiront évidemment pas.

Leurs combines pseudo républicaines, leur tentative désespérée de nouer des alliances de circonstance avec des forces qui ne sont pas républicaines ne changeront rien aux données qu’imposent les résultats du premier tour des élections municipales.

Le Peuple ne vote majoritairement plus pour un parti qui se prétend de gauche et qui conduit de manière éhontée une politique de droite.

Je ressors donc ma kalachnikov et j’expédie quelques rafales sur les amoncellements de cadavres qui peuplent les corbillards.

Afin d’acquérir la certitude que ces cadavres-là sont bel et bien morts.

Définitivement morts.