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19 juillet 2012

Ganaches

Mon François,

Ta Majesté !

 

Voilà que je l’avais oublié : le Monarque se voit attribuer dès son intronisation les fonctions de Grand Chef de nos si Glorieuses Armées !

Alors même que ton Prédécesseur conduisit nos troupes, grâce aux conseils avisés de la Chiure Philosophale, jusqu’à la Victoire lors de  l’exceptionnelle campagne de Libye !

Il m’a fallu ouvrir je ne sais plus quelle édition de Libé pour que me revienne en mémoire cette franchouillarde particularité ci-dessus évoquée.

Un cliché en noir et blanc.

Quelques matelots appartenant à je ne sais plus quel fleuron de « notre force de dissuasion ».

Un sous-marin.

Dans les entrailles duquel tu es descendu, puisque tu figures au milieu de ces matelots que tu sembles interroger.

« Donc, si j’appuie sur le bouton, ça pète ? »

La surprise, l’étonnement, l’incrédulité aussi se lisent sur ton visage.

Le pouvoir de vie ou de mort, ça laisse perplexe.

Oui, ça pète, Mon François, Ta Majesté.

Ou, du moins, c’est sensé péter.

A la gueule de ceux qui nous chercheraient des noises.

Qui donc sont sensés à y réfléchir par deux fois avant de nous chercher des noises.

Tu visitas l’un des fleurons de « notre force de dissuasion » la veille du 14 juillet.

Accompagné par quelques Ganaches dont je ne parviens toujours pas à déterminer si Elles se soumettent à la volonté des représentants du Peuple Souverain ou si Elles contraignent les représentants du Peuple Souverain à se soumettre à ses exigences.

Encore qu’en observant le cliché (toujours en noir et blanc) publié dans le Daubé du 15 juillet me soit venue la quasi certitude que la voix des représentants du Peuple Souverain compte pour bien peu dès lors que les dits représentants rencontrent les chefs de notre soldatesque.

Tu figures, au centre de la tribune, entouré du Premier de tes Chambellans, des Chambellans Annexes et des Chambellans Accessoires.

Il se lit, dans tant de regards, ce que je me hasarde à considérer comme relevant de la jubilation. 

Plus pernicieuse que la fierté d’être là, sur cette tribune.

Car soumis déjà.

Englués dans des conformismes qui n’ont rien de républicains : d’authentiques républicains confineraient la canaille militariste dans ses casernes et convieraient le Peuple Souverain à fêter sans flonflons ce 14 juillet.

Même que l’Eva des Verdouilleux avait exprimé, voilà tout juste un an, quelque chose de similaire.

Mon François, Ta Majesté, j’avais eu la naïveté d’imaginer que tu te déterminerais à rompre avec la logique militariste de la commémoration du 14 juillet.

Votre commune jubilation, la Tienne, celle du Premier des Chambellans, celles des Chambellans Annexes et des Chambellans Accessoires me laisse entrevoir l’immensité de la tâche qu’il (me) reste à accomplir.

La meilleure des preuves ?

La Cécile Duflot, l’Intarissable Verdouilleuse, figure parmi les plus jubilantes.

La Cécile qui donc point n’entendit l’Eva ?

Et dire que devant Toi défilèrent ces troupes d’élite aux missions indéterminables.

Des guerres ici ou là, ici et là.

De mauvaises langues prétendent même qu’elles seraient déjà préparées à affronter le Peuple Souverain, dans l’éventualité où, excédé par les trahisons successives, le dit Peuple se déterminait, un jour ou l’autre, à monter à l’assaut de quelques bastilles.

Allez, Mon François, Ta Majesté : réunis tes conseillers en communication et fais les plancher sur un 14 juillet 2013 sans légionnaires ni parachutistes, un beau 14 juillet de bals populaires.

Ce beau jour où tu annonceras que tu nous débarrasses enfin de l’arsenal nucléaire.

Ce beau jour enfin où, à la façon de Jaurès, tu parleras de Paix Universelle, de désarmement, de Fraternité.

 

Pace è Salute!

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