COMEDIE (87)

Elle s’en revient du Nebraska !

Holga !

Youppie !

L’enfant légitime du Pizzaïophage.

Qui bien que sénateur allant son train est désormais illégitime en sa propre demeure, celle-là même qu’il fit ériger dans la proximité d’un abracadabrantesque jardin public.

Holga s’exprime.

Au nom de tous les Pizzaïogogos.

Non point sur les questions du socialisme : celles-là sont forcloses aux yeux du Grand Caïd de la tribu.

Il lui suffit, en effet, de proclamer son attachement à François le Débonnaire, notre Gentil Monarque, si représentatif de la franchouillarde normalité.

Holga cause.

Pour ne rien dire.

Ou si peu.

« Je m’en reviens du Nebraska ! »

Sa manière à elle de signifier à Martine et à Jean-Marc qu’elle occuperait volontiers un strapontin pour peu que lui soit concédé le pouvoir, ici, à Montpellier où les mœurs sont bien différentes de celles qui prévalent à Paris, rue de Solferino.

Ici où l’on se déchire et s’étripe à qui mieux mieux.

Au sein d’une famille il est vrai décomposée.

Ici où l’on se prétend le (plutôt que la) mieux à même pour régner sur ce qui relève du suffrage universel mais aussi, et surtout, sur ce qui n’en relève pas.

Quitte à cumulardiser.

Au cas où les électrices et les électeurs se résoudraient à jouer les dupes.

L’Immense Disparu a laissé un vide.

Un vide sidérant.

Un vide sidéral.

Des électrons prétendument libres, mais à des années-lumière des préoccupations des gens, s’y dispersent et se télescopent.

A ce point aveuglés par la pâle lueur de leur lumignon qu’ils s’avèrent incapables de discerner le vrai monde du faux.

Celui des strass et des paillettes.

Holga s’en est revenue du Nebraska nantie d’amants plus éphémères les uns que les autres, mais qui n’ont d’autre commune aptitude que l’art d’enfiler des perles.

Holga ?

Olga ?

Serait-ce donc ici qu’elle donne rendez-vous à ses insipides trousseurs de jupons ?

En cette rue médiévale ?