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1 mars 2013

Flatulences de schistes

C’est sous le titre « Gaz de schiste : parlons-en sans tabou » qu’un gazouillis élaboré par la plus impertinente des députés socialistes fut publié dans l’hebdomadaire qui fait les délices des montpelliérains.

Laquelle députée émet un point de vue scientifique sur une question qui soulève par ailleurs une multitude de polémiques.

En accumulant tant et tant d’interrogations toutes plus pertinentes les unes que les autres.

 

(Par souci d’honnêteté intellectuelle, j’en reproduis l’intégralité : « Faut-il explorer les ressources de notre sous-sol ? Peut-on, doit-on refuser par principe de connaître nos ressources ? Au nom de quoi se l’interdire et pourquoi ? Au nom de quelle idéologie ? Au nom de quels intérêts ? Serions-nous désormais un pays qui s’interdit de savoir ? Au motif qu’il faut préserver ? Sommes-nous incapables de préserver et de produire ? De protéger à la fois nos paysages et nos emplois ? D’accepter des transformations alors que le monde change, le climat change, et que nous nous appauvrissons ?)

 

Voilà donc, bien qu’exprimée sur le mode interrogatif, une accumulation d’arguments destinés à légitimer la recherche des meilleurs moyens permettant l’extraction des fameux gaz de schistes.

Des arguments tous marqués du sceau du bon sens.

Fort bien.

Mais en d’autres temps, le point de vue scientifique (et, ici, de toute évidence économique) se contrebalançait d’un point de vue philosophique.

La France s’étant à ce point appauvrie, le point de vue philosophique n’est plus désormais considéré que comme quantité négligeable.

Il est, pour le grand public, concentré dans les neurones de quelques Filousophes dont BHL est le prototype le plus médiatiquement exposé.

(Je parenthèse pour rappeler à Anne-Yvonne que les scientifiques, entre autres, lèguent aux générations futures des flopées de déchets nucléaires dont ils ne savent que faire, lesquels déchets seront enfouis pour des dizaines ou des centaines d’années dans un coin perdu de Lorraine en attendant que soient mises au point des technologies permettant leur hypothétique ( ?) transformation.)

Je m’en tiendrai donc à la seule approche liée au bon sens, celle qui détermine le propos d’Anne-Yvonne.

D’abord en m’essayant, moi aussi, à formuler deux ou trois interrogations.

La première : est-il fatal que le sort de nos sociétés dites développées soit à ce point lié à un usage immodéré des énergies fossiles ?

A vue de nez, cela ne me paraît guère raisonnable.

(Puisque le nez constitue, pour moi qui ne suis ni philosophe ni scientifique ni député, le seul instrument de mesure à peu près fiable…)

J’ai cru comprendre que notre belle planète se réchauffait de manière si conséquente parce que nous faisions un usage immodéré des dites énergies fossiles.

J’ai cru comprendre, pas plus tard que ce vendredi 1 mars, et après avoir lu l’édition du jour de Libé, que nos charmantes totomobiles dont les moteurs diesel rejettent dans l’atmosphère des multitudes de particules étaient la cause, chaque année, de quelques dizaines de milliers de décès prématurés en notre beau pays.

J’ai cru comprendre, toujours à la lecture du même journal, que nos voyageurs au long cours obligeaient les compagnies aériennes à faire un usage lui aussi immodéré du kérosène dont le coût écologique est paraît-il exorbitant.

Dès lors, faut-il continuer à brûler des énergies fossiles, tout en prétextant que les générations à venir trouveront bien les moyens scientifiques de solutionner l’effarant héritage que nous leur aurons légué ?

L’espèce de pari faustien qu’induisent les interrogations empilées par Anne-Yvonne m’inquiète, car il n’a a priori pas la moindre base scientifique et ne prend appui sur une aucune mise en perspective philosophique.

Mais c’est bien évidemment un ignorant qui s’autorise à formuler cela.

D’où, et toujours à mes yeux d’ignorant, la seconde interrogation : le temps n’est-il pas venu d’inventer de nouveaux modes de consommation énergétique ?

Que je sache, l’innovation n’est point antinomique avec l’emploi.

Ou plutôt si : elle l’est dans la mesure où celles et ceux qui ont reçu mandat du Peuple d’œuvrer pour le Bien Public, lorsque celles-ci et ceux-là confondent les intérêts publics et les intérêts privés.

Donc lorsqu’ils privilégient les intérêts à court terme de groupes capitalistes qui n’ont, eux, d’autre objectif que d’exploiter jusqu’au trognon le juteux filon sur lequel ils prospèrent depuis des lustres.

TOTAL. AREVA. EDF.

Et consorts.

Qui n’ont pas comme perspective le Bien Public.

Qui ne rendent des comptes qu’à quelques poignées de profiteurs pressés de se goinfrer sur le dos de la plèbe.

Inventer les moyens de sortir de la consommation effrénée d’énergies fossiles, c’est sans doute engager un combat politique contre ceux qui réalisent de juteux profits avec ce mode de consommation-là.

C’est donc ne plus se soumettre.

C’est résister.

C’est refuser tout blanc-seing à des groupes dont la cupidité les a conduits et les conduira longtemps encore aux pires aberrations.

Lorsque Anne-Yvonne fait usage de la si consensuelle expression « nos entreprises », la socialiste qu’elle est oublie que ces entreprises n’appartiennent pas au Peuple mais à une clique qui n’a, elle, qu’une perspective : faire durer le système qui opprime, oppresse, exploite, ravage.

D’où mon indignation.

Ce qui est de circonstance.

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