Asie-Océanie

« Selon le contre-amiral Jean-Mathieu Rey, qui commande les forces armées françaises de l’Asie-Pacifique, (la France) accumule  en Asie-Océanie sept mille militaires, quinze navires de guerre et trente-huit avions présents en permanence. A cette armada, se sont ajoutés, de la fin mars à juin, le porte-avions à propulsion nucléaire Charles-de-Gaulle, le sous-marin d’attaque à propulsion nucléaire Emeraude, plusieurs avions (dont quatre Rafale et un A330 ravitailleur), le groupe opérationnel amphibie « Jeanne d’Arc » avec le porte-hélicoptères amphibie Tonnerre, la frégate furtive Surcouf… Tout ce beau monde participe à une série de manœuvres militaires avec les Etats-Unis, l’Australie, le Japon et l’Inde… »

Si je n’avais pas fait l’acquisition du Monde-Diplomatique (édition juin 2021) et si je n’avais pas lu l’article de Martine Bulard (L’Alliance atlantique bat la campagne en Asie), j’aurais donc ignoré que je finançais en partie les aventures néo-impérialistes qui se mènent à l’autre bout du monde sous la haute autorité de Joe.

Alors que suis censé (bientôt ?) mourir dans un pays, la France, qui se pare de toutes les vertus qui font beauté (et la grâce ?) de la démocratie.

Députés et sénateurs se sont-ils prononcés sur le bienfondé d’une telle odyssée ?

Une odyssée dont je suppose qu’elle a non seulement un coût mais qu’elle implique également des finalités géopolitiques ?

Il est vrai que le Monarque, au-delà de ses multiples prérogatives régaliennes, est le Chef des Armées franchouillardes.

C’est lui dont l’index (ou le majeur), dans l’éventualité où, appuierait sur le bouton qui déclencherait le feu nucléaire sur les principaux centres de vie de la nation ennemie (ou déclarée comme telle).

Le Peuple, lui, ne sait rien.

Personne, ni le Monarque, ni la Grande Chambellane, n’a jugé bon de lui expliquer ce que foutaient en cette zone si lointaine quelques milliers de pioupious ainsi que les engalonnés qui les commandent.

La gesticulation militariste relève non pas du fait du Prince mais bel et bien de celui du Monarque.

La France, sa France, autrefois puissance esclavagiste, colonialiste et impérialiste cultive la nostalgie de ce temps que j’avais cru révolu.

La France du Monarque s’exhibe pour ce qu’elle est : un monceau de détritus à la botte de la puissance yankee.

Cette France-là révèle ainsi son ignominie, sa bassesse, son affligeante laideur.

C’est une vieille nation moribonde.

Dont je souhaite que l’agonie ne dure pas trop longtemps.